Sanofi : vers la conquête du marché mondial des immunologues et des vaccins

Sanofi, une entreprise pharmaceutique française, a récemment vendu sa division de santé grand public et se concentre désormais sur le développement de nouveaux médicaments et vaccins. Sous la direction de son directeur général, Paul Hudson, l'entreprise cherche à combler son retard dans ce domaine et à devenir un leader mondial de l'immunologie et des vaccins.

C'est une étape historique pour Sanofi, qui est présent en Chine depuis quarante ans. Le 2 décembre, le laboratoire français a annoncé la construction d'une nouvelle usine d'insuline à Pékin, représentant un investissement de 1 milliard d'euros, le plus important jamais réalisé par l'entreprise dans ce pays. En plus de viser à conquérir un marché local où 12 % de la population est atteinte de diabète, le PDG Paul Hudson mise sur la Chine pour relancer Sanofi dans la course aux médicaments innovants. En effet, la Chine est un terreau propice à la recherche, comme l'a souligné le dirigeant britannique lors d'une conférence organisée par les Matins HEC-Challenges à Paris, en précisant que le pays est désormais le plus grand producteur de publications scientifiques.

Relaxé et décontracté, ce diplômé en économie de l'université de Manchester (Royaume-Uni) a travaillé toute sa carrière dans l'industrie pharmaceutique, chez des entreprises telles que GSK, AstraZeneca et Novartis. Malgré les récents conflits avec le gouvernement concernant la vente de la majorité d'Opella, la division grand public de Sanofi, évaluée à 15 milliards d'euros au total, à un fonds américain CD & R, il affiche une tranquillité surprenante.

Un leader mondial dans le domaine des vaccins

Cette branche de l'entreprise fabrique notamment le Doliprane, un médicament contre la douleur à base de paracétamol le plus populaire en France. Le directeur général admet que cette opération a suscité des émotions et qu'ils s'y attendaient. Le Doliprane fait partie des médicaments de base des familles françaises. Il a exprimé cela avec compassion, en anglais. Paul Hudson, qui plaisante sur sa bonne maîtrise du français lui permettant de choisir ses plats au restaurant, préfère s'exprimer en anglais, la langue principale au sein du groupe, une entreprise mondiale au service des patients du monde entier.

Malgré les difficultés, Paul Hudson vient de réaliser une étape importante de son plan stratégique "Play to Win". En vendant Opella, il se recentre sur la recherche de nouvelles thérapies plus coûteuses à développer mais également plus rentables. Son objectif est de faire de son laboratoire fondé en 1973 un leader mondial dans le domaine de l'immunologie et des vaccins. Pour atteindre cet objectif, il prévoit d'investir 700 millions d'euros supplémentaires par an en recherche et développement au cours des deux prochaines années.

Avec un chiffre d’affaires de 43 milliards, Sanofi a perdu sa place dans le top trois des plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales en cinq ans. Malgré cela, sa valeur en bourse stagne et les investisseurs restent méfiants après l'échec de la société à développer un vaccin contre le Covid-19. Paul Hudson, grand supporter de Manchester United, va devoir rassurer les marchés financiers en expliquant qu'il faut du temps pour relancer le développement de nouveaux médicaments, avec tout le calme britannique dont il fait preuve.

Le chef d'entreprise place toute sa confiance dans sa gamme sans précédent de douze nouveaux médicaments en cours d'étude clinique, qui ont un potentiel de succès commercial important. Il estime que trois de ces médicaments pourraient générer des ventes dépassant les 5 milliards d'euros par an à partir de 2027. Il insiste sur le fait que ces nouveaux lancements devraient générer plus de 10 milliards d'euros de revenus supplémentaires par an pour Sanofi d'ici 2030.

L'année précédente, son entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 43 milliards. Paul Hudson reconnaît le succès de ses rivaux Novo Nordisk et Eli Lilly dans le domaine des traitements anti-obésité. Il ne ressent pas de jalousie envers eux et ne regrette pas de ne pas avoir investi dans ce marché.

Sanofi a bénéficié de 100 millions d'euros de crédit d'impôt recherche, en raison de ses nombreux succès. Parmi ceux-ci, on peut citer le vaccin Beyfortus, premier du genre contre la bronchiolite des nourrissons, qui a dépassé toutes les prévisions de vente. De même, le Dupixent, médicament efficace contre plusieurs maladies comme la BPCO, la dermatite atopique et l'asthme, représente une part importante des ventes du groupe. Cependant, les investisseurs s'inquiètent de la dépendance de Sanofi à ce produit et le PDG, Paul Hudson, reconnaît la nécessité de préparer la relève et de diversifier les sources de revenus.

En septembre, le président Emmanuel Macron s'est rendu chez Sanofi à Neuville-sur-Saône, près de Lyon, pour l'inauguration de sa nouvelle usine flexible de vaccins et de biomédicaments. Paul Hudson admet que la France peut être exigeante lors des négociations, mais sait également soutenir l'innovation. Malgré l'affaire du Doliprane, il serait difficile pour Sanofi d'en vouloir trop à l'Etat, car Bercy lui a rappelé que l'entreprise bénéficie de 100 millions d'euros de crédit d'impôt recherche chaque année.

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