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Planification environnementale : est-ce que le plan de Macron va finalement permettre à la France de respecter ses engagements ?
Lors de sa campagne pour sa réélection en 2022, Emmanuel Macron avait fait une grande promesse : la planification écologique. Le Président a approuvé ce lundi son plan qui a été élaboré avec l'aide de Matignon. On se demande si cette nouvelle feuille de route sera efficace, étant donné que la France ne parvient toujours pas à atteindre ses objectifs climatiques.
Lors d'une annonce faite le lundi 25 septembre, Emmanuel Macron a présenté les efforts du secrétariat général pour la planification écologique. Une série de mesures, au nombre d'environ cinquante, ont été proposées afin d'accélérer le processus de décarbonation de la France et de réduire ses émissions de 55% d'ici à 2030 par rapport à 1990.
Dans son discours sur la transition écologique ce lundi 25 septembre, Emmanuel Macron a présenté une "écologie à la française" qui est souveraine, juste et qui génère de la valeur économique. Il a dévoilé sa planification très attendue, qui comprend des mesures telles que la création de RER métropolitains, la décarbonation de 50 sites industriels polluants, la location de voitures électriques pour 100 euros par mois, la production d'un million de pompes à chaleur en France et la mise en place de budgets verts pour les collectivités. La plupart de ces annonces avaient déjà été faites précédemment par le Président.
Le Secrétariat général de la planification écologique a développé des mesures détaillées et chiffrées, adaptées à chaque secteur, dans un document global. Selon Emmanuel Macron, ces mesures constituent un plan "crédible" pour atteindre la neutralité carbone en France. Le président français s'est félicité des progrès réalisés en matière de climat, affirmant que "la moitié de l'effort à fournir depuis 1990 a été accomplie". En effet, la France a réussi à réduire ses émissions d'environ 23% depuis 1990, mais elle doit atteindre une réduction de 55% d'ici 2030. Cela signifie qu'elle devra accomplir en 7 ans ce qu'elle a réalisé en 33 ans.
La tâche à accomplir est extrêmement difficile, et de nombreux projets ont déjà été mis en place avant cette dernière initiative de Macron… sans pour autant aider la France à atteindre ses objectifs en matière de climat.
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Depuis 2015, la SNBC, qui est une stratégie nationale visant à réduire les émissions de CO2, établit chaque année une limite quant à la quantité de CO2 que la France peut émettre. Cependant, au cours de la période allant de 2015 à 2019, cette limite a été régulièrement dépassée. Par conséquent, la France a été critiquée et condamnée.
Emmanuel Macron a exposé sa vision d'une écologie "à la française", autonome et équitable, qui génère une valeur économique. Lors de son discours sur la transition écologique le lundi 25 septembre, il a dévoilé sa planification tant attendue. Les mesures annoncées comprennent notamment l'amélioration des RER métropolitains, la décarbonation de 50 sites industriels polluants, la location de voitures électriques à 100 euros par mois, la production d'un million de pompes à chaleur en France et la mise en place de budgets verts pour les collectivités. Il convient de noter que la plupart de ces annonces avaient déjà été dévoilées précédemment.
Le Secrétariat général de la planification écologique a élaboré un document global contenant des mesures détaillées et chiffrées pour chaque secteur. Ces mesures constituent un plan "crédible" visant à atteindre la neutralité carbone en France, selon les dires d'Emmanuel Macron qui se félicite des résultats climatiques français considérés comme très bons. En effet, la France a réussi à réduire ses émissions d'environ 23% depuis 1990, mais l'objectif est de parvenir à une réduction de 55% d'ici 2030. Cela signifie que la France devra accomplir en 7 ans ce qu'elle a fait en 33 ans.
Il y a donc un grand défi à relever, et de nombreuses initiatives ont déjà été mises en place avant cette dernière initiative du gouvernement actuel… mais elles n'ont pas réussi à permettre à la France d'atteindre ses objectifs en matière de climat.
Découvrez également les principales conclusions du rapport du Haut conseil pour le climat concernant la politique économique et l'échec de 2022.
Depuis 2015, la stratégie nationale bas carbone (SNBC) fixe pour une période de 5 ans la quantité de dioxyde de carbone (CO2) que le pays peut émettre annuellement. Cependant, entre 2015 et 2019, ce plafond carbone a été systématiquement dépassé. Cela a entraîné les condamnations de la France par le Conseil d'État en 2021 et 2023 pour "inaction climatique". Bien que la SNBC 2 soit respectée depuis 2019, il convient de noter que cela est dû à une augmentation du plafond d'émissions autorisé. En d'autres termes, la France reporte à plus tard ce qu'elle n'est pas en mesure de réaliser actuellement. Cette approche est très préoccupante, selon Andreas Rudinger, coordinateur de la transition énergétique et climatique à l'Iddri. Il est nécessaire de se préparer à accélérer considérablement le rythme de décarbonation, en passant d'une réduction actuelle des émissions d'environ 2% par an à 5%, conformément aux objectifs du gouvernement.
De plus, la "SNBC 2" ne sera efficace que si elle parvient à capturer une quantité suffisante de CO2. Cependant, les puits de carbone, tels que les forêts, ne stockent pas autant de CO2 que prévu, et cette capacité diminue de plus en plus, selon le dernier rapport annuel du Haut conseil pour le climat (HCC). Par conséquent, la France n'a toujours pas atteint ses objectifs.
La transition en cours est trop lente et manque de systématicité. En réalité, elle est à peine enclenchée. Par exemple, le Président a annoncé dimanche dernier la fermeture des deux dernières centrales à charbon en 2027, alors qu'il avait promis de le faire pour 2022. De plus, les travaux de rénovation des bâtiments, les transports et l'agriculture sont particulièrement en retard.
Pendant longtemps, le manque d'argent a également été un problème. Damien Demailly, directeur adjoint d'I4CE (institut de recherche pour l'économie du climat), explique que l'on pensait pouvoir y parvenir sans trop de financements publics en mettant en place une taxe carbone et en investissant un peu dans l'innovation. Cependant, cette approche a été confrontée aux Gilets jaunes. Par conséquent, il n'est plus question de contraindre, le gouvernement souhaite maintenant encourager. Pour cela, il est nécessaire de proposer des alternatives suffisamment attrayantes pour convaincre les Français de changer leurs habitudes en matière de chauffage, de transport ou d'alimentation.
Cependant, cette approche est coûteuse et nécessite une planification minutieuse des filières. Cela a été un manquement potentiel pour MaPrimeRénov' lorsque son budget a été augmenté lors du Plan de relance : de nombreuses chaudières ont été remplacées sans isolation. Il aurait peut-être été plus efficace d'investir dans la formation des artisans ou la normalisation des travaux. Par conséquent, les fonds publics doivent être suffisants et être accompagnés de politiques adaptées, souligne Andreas Rudinger, qui prend l'exemple de la mobilité : "Même avec une prime écologique de 10 000 euros, elle seule ne sera pas suffisante pour surmonter les obstacles et favoriser une transition massive vers les voitures électriques : il faut une combinaison d'instruments (fin de la vente de voitures thermiques neuves, zones à faibles émissions…)."
Aussi, il est difficile de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans les habitations.
La lenteur des transformations est également due à la récente prise de conscience de la nature systémique de la transition. Selon le HCC, il manque encore au pays une politique économique ambitieuse, avec une réorientation des politiques budgétaire, fiscale, industrielle et sociale. La suppression des niches fiscales non durables, par exemple, doit encore être généralisée ; celles que le gouvernement prévoit de supprimer (comme celles liées au gazole non routier) ne rapporteront que 1,3 milliard d'euros en 2024. Selon le gouvernement, elles s'élevaient à 7,6 milliards en 2022, mais selon I4CE, elles pourraient atteindre jusqu'à 19 milliards. "Nous commençons à comprendre que les chiffres sont significatifs. Cette année, la transition est devenue une question de macroéconomie, et plus seulement d'écologie", résume Damien Demailly.
Le SGPE, une nouvelle administration pour une nouvelle approche
Est-ce que ce "plan des plans" va réussir là où beaucoup ont échoué ? Le gouvernement y croit grâce à un plan "crédible" et "concret". En effet, il établit des objectifs spécifiques dans différents secteurs tels que la réduction des émissions de CO2, la consommation d'électricité et le déploiement de pistes cyclables. Ces objectifs sont accompagnés de moyens concrets, notamment 7 milliards d'euros supplémentaires alloués pour 2024. Cela permettra de porter les financements pour l'environnement à 40 milliards d'euros, selon les promesses d'Emmanuel Macron. I4CE considère cela comme encourageant.
Une autre raison d'espérer est la création du SGPE. Cette nouvelle administration a eu le mérite de consulter les parties prenantes et d'impliquer réellement tous les ministères, comme l'explique Damien Demailly : "Les plans précédents étaient élaborés en interne au ministère de l'Écologie. Cette fois-ci, il y a eu des discussions, des compromis, et tous les ministères l'ont accepté et en sont donc responsables." Cette méthode a convaincu plusieurs chefs de partis, y compris Marine Tondelier (EELV), qui a salué "un constat très complet, réaliste et nouveau", même si des divergences persistent avec la gauche concernant la mise en œuvre.
Cependant, il est important de souligner que cette administration ne pourra pas accomplir grand-chose sans le soutien politique nécessaire. De nombreux analystes remettent en question la narration présentée par le gouvernement : est-il réellement possible de promettre un changement total sans perturber quoi que ce soit ? Le Secrétariat général pour la modernisation de l'action publique (SGMAP) travaille actuellement sur les indicateurs permettant de suivre le plan, ainsi que sur sa mise en œuvre au niveau local. Emmanuel Macron a présenté son travail, mais il ne s'agit là que du début du processus.
Thème: Ecologie
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