Opération coup de poing de l’Arcom : Comment les entreprises et les médias s’associent pour lutter contre le piratage sportif

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OM-PSG : les dessous de l'action surprise de l'Arcom contre les plateformes illégales d'IPTV et de streaming, par Adrien Schwyter, publié le 28 octobre 2024 à 12h43 et mis à jour à 17h40. Durée de lecture : 6 minutes. Abonnés.

En exclusivité, l'organisme de régulation des médias a intensifié ses efforts pour combattre le piratage sportif, en particulier sur Telegram. Pour la première fois, il révèle le processus de signalement et de blocage des services illégaux d'IPTV et de streaming.

Une action rapide a été menée contre les services de piratage illégaux du football en France. Non seulement les fans de football attendaient avec impatience le Classico de Ligue 1 entre l'Olympique de Marseille et le PSG le dimanche 27 octobre, mais aussi l'Arcom, l'organisme de régulation du secteur, avait prévu de bloquer plus efficacement les services de piratage de sport en direct. Selon Pauline Combredet Blassel, directrice générale adjointe de l'Arcom, habituellement les blocages ne sont pas effectués le week-end. Cependant, cette fois-ci, 342 services d'IPTV et de streaming sportifs ont été bloqués, un nombre record pour l'Arcom.

Environ trente minutes avant le début du match, 268 services illégaux liés au football français (dont 255 via IPTV) ont été stoppés, ce qui porte le total à 866 services bloqués depuis le début de la saison (dont 790 via IPTV). Un employé de l'Arcom chargé de la lutte contre le piratage explique : "Si nous bloquons trop tôt, les pirates pourraient simplement changer de nom de domaine. En agissant si près du coup d'envoi, ils n'ont pas le temps de réagir."

L'article parle de l'amateurisme persistant dans le football français, notamment en ce qui concerne la présidence de la LFP.

Sur les plateformes de réseaux sociaux, la frustration était évidente, même si certains moyens illégaux permettaient toujours de visionner le match : « Labrune aurait saboté les IPTV avec ses propres mains » ; « Il semblerait que les IPTV aient été défaillantes ce soir » ; « L'IPTV n'a pas été à la hauteur de l'événement de ce soir à mon avis ». Quelques jours avant de contrarier les adeptes du football qui utilisent des méthodes de piratage, les autorités ont donné un aperçu de leur travail interne pour lutter contre les services illégaux.

Il est possible de bloquer des sites en quinze minutes

Il faut dire tout de suite que ce jeudi 24 octobre, au 9e étage du siège de l'autorité à Paris, l'ambiance est plus détendue que tendue. Une équipe d'une douzaine de personnes est mobilisée pour lutter contre le piratage. Dans un bureau anonyme, Pauline utilise son logiciel DAD, qui signifie "Dispositif – Actualisation – Décision". Les diffuseurs sportifs signalent les sites et contenus illégaux au régulateur via ce système après une décision de justice établie pour la durée de la compétition. Sur l'écran de droite, il y a de nombreux signalements en attente, et sur l'écran de gauche, une machine virtuelle permet de se connecter aux services illégaux. Pauline explique : "Nous devons vérifier que le service d'IPTV ou de streaming qui nous est transmis correspond bien à un service de piratage. Parfois le service est arrêté, ou le nom de domaine ne diffuse plus de contenus." Ce jour-là, ce sont des compétitions de tennis diffusées illégalement qui sont traitées. Une capture d'écran est ajoutée au dossier de blocage pour apporter une preuve supplémentaire en cas de contestation, même si cela ne s'est jamais produit jusqu'à présent.

Le 24 octobre 2024, une employée de l'Arcom examine des rapports d'infractions pour vérifier que les sites et services mentionnés diffusent illégalement des contenus sportifs. Photo: Adrien Schwyter/Challenges.

À quelques postes de travail de distance, un document législatif appelé Code pénal est posé sur la table des professionnels du droit, dans le but de vérifier que les rapports en cours d'élaboration sont conformes. Laetitia, juriste pour l'Arcom, explique que le taux de blocage n'est pas de 100 %. Parfois, les constatations de l'agent ne permettent pas de confirmer le piratage, ou la demande de collaboration des diffuseurs n'est pas recevable. Cependant, dans 95 % des cas, les rapports ne posent pas de problèmes. Une fois approuvés par les juristes, ils doivent encore être examinés par trois membres de l'Arcom, dont un issu du collège.

Découvrez comment les autorités ont mis fin à beinsport-streaming, un site illégal de diffusion en continu de sport de premier plan.

Ensuite, une fois les demandes de blocage reçues, elles sont automatiquement transmises aux fournisseurs d'accès à Internet tels qu'Orange ou Bouygues Telecom pour que les sites de streaming ou les services d'IPTV soient effectivement bloqués. Depuis la rentrée, la majorité des blocages ont été effectués sur des services d'IPTV, le reste concernant le streaming. Pour bloquer un service d'IPTV, l'autorité de régulation de l'audiovisuel a besoin d'environ quinze minutes. Pour un site de streaming, le processus peut prendre un peu plus de temps pour s'assurer de constatations efficaces. Cependant, l'Arcom peut choisir le moment opportun pour bloquer les services, comme ce week-end lors du match entre l'OM et le PSG.

Selon les statistiques du régulateur, le taux de piratage est en diminution depuis plusieurs années. Il a baissé de 27 % entre 2022 et 2023, puis de 13 % entre 2023 et 2024. Malgré ces chiffres encourageants, les services d'IPTV gagnent en popularité ces derniers mois. L'objectif est de convaincre les utilisateurs de ces services illégaux de passer à des offres légales, comme DAZN. Cependant, le principal diffuseur de la Ligue 1 est critiqué pour son prix élevé et la qualité des commentaires de matchs. DAZN espère attirer de nouveaux abonnés avec des offres à 19,99 euros par mois, notamment lors du classico entre Marseille et le PSG.

L'article souligne que malgré l'attractivité de la Ligue 1, les droits télévisés ne rapportent pas autant d'argent au football français par rapport à ses concurrents européens.

En ce début d'octobre, selon L’Equipe, seulement 500 000 personnes ont souscrit au service de diffusion de la Ligue 1. L'objectif de 1,5 million d'ici décembre 2025 est donc loin d'être atteint. D'ici là, l'autorité de régulation de l'audiovisuel espère que des mesures seront prises pour lutter contre le piratage sportif.

Les employés de l'Arcom qui luttent contre le piratage ont choisi de ne divulguer que leur prénom pour éviter les attaques en ligne.

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