OpenAI en pleine expansion : repousser les limites de l’IA générative et les enjeux de sécurité

OpenAI explore encore davantage le potentiel de l'intelligence artificielle ! En seulement un an, cette entreprise leader dans le domaine de l'IA générative a développé de nouveaux produits, élargi sa présence et conclu de nouveaux partenariats. Cependant, les investissements nécessaires sont très importants et la sécurité semble être moins prioritaire qu'auparavant.

Une file d'attente interminable se forme à proximité des grands boulevards parisiens pour accueillir l'entreprise star de l'intelligence artificielle, OpenAI, lors d'une soirée fraîche de novembre. C'est un événement très attendu, comparable à la sortie d'un nouvel iPhone. Le créateur de ChatGPT est présent pour annoncer l'ouverture de ses premiers bureaux en Europe continentale, dans un événement à la fois politique et symbolique de la vitalité de l'écosystème français et des ambitions grandissantes de la start-up californienne.

OpenAI, une entreprise basée à l'origine à San Francisco, aux États-Unis, étend ses activités dans plusieurs villes telles que Londres, Bruxelles, Tokyo et Singapour, en même temps que ses progrès technologiques. En seulement un an, la société a présenté deux nouveaux modèles d'IA générative, chacun ayant une version "mini" moins exigeante en ressources : GPT-4o a succédé à GPT-4, déjà utilisé par 250 millions d'utilisateurs chaque semaine, et un nouveau modèle, nommé o1, est capable de produire des raisonnements – un précurseur des "agents" destinés à effectuer des tâches complexes de manière autonome. Et ce n'est pas tout. Sarah Friar, directrice financière d'OpenAI, se réjouit en affirmant que l'entreprise n'a pas encore exploité pleinement le potentiel de l'IA, qui est déjà valorisée à 157 milliards de dollars.

Renforcer son avance dans le domaine technologique

Cependant, le développement d'une intelligence artificielle générative est très coûteux. En effet, l'entreprise prévoit de dépenser entre 120 et 160 milliards de dollars d'ici 2030 rien que pour former ses modèles, sans compter les coûts d'utilisation. Cela entraînera des pertes considérables, malgré une augmentation de ses revenus récurrents mensuels de 130 millions de dollars à 300 millions en août. Les pertes d'OpenAI devraient atteindre 5 milliards de dollars en 2024 et même 14 milliards en 2026. La rentabilité n'est prévue qu'en 2029, avec un chiffre d'affaires anticipé de 100 milliards de dollars pour l'entreprise à cette date.

Même si les sommes mentionnées sont énormes, cette pratique est courante dans l'industrie : investir à perte permet de renforcer sa position technologique tout en élargissant sa base de clients. Cela peut mener à une domination du marché et aux profits qui en découlent. Des entreprises comme OpenAI, Anthropic ou xAI, soutenues par les grandes entreprises technologiques, bénéficient de milliards de dollars d'investissements pour ne pas manquer le virage de l'IA générative. Selon le PDG de Google, Sundar Pichai, il est plus risqué de ne pas investir suffisamment dans l'IA que d'en investir trop.

Problème de gestion

Selon Vincent Luciani, PDG de la société Artefact spécialisée en intelligence artificielle, les grands modèles de langage comme ChatGPT atteignent un plafond en termes de performance. Pour rester compétitif, OpenAI cherche donc à diversifier ses activités en ajoutant une fonctionnalité de recherche basée sur l'IA à ChatGPT et en envisageant le lancement d'un navigateur Internet. De plus, l'entreprise a renforcé ses équipes pour attirer de nouveaux clients qui recherchent des solutions pratiques et rentables, sans se soucier du modèle spécifique utilisé. Jean Bourcereau, président du fonds Ventech, souligne que les industriels veulent avant tout que leurs problèmes soient résolus.

La société, qui a déjà établi des partenariats en France avec des entreprises telles que Sanofi, Publicis ou Orange, souhaite également collaborer avec des médias sélectionnés avec soin. L'objectif est de permettre aux modèles d'OpenAI d'améliorer leur performance en utilisant des articles, en échange d'accords comprenant une compensation financière, un accès aux outils d'IA de la start-up, ainsi que des liens vers les articles du média dans les réponses aux utilisateurs. Louis Dreyfus, président du directoire du Groupe Le Monde, envisage que "si ces acteurs deviennent essentiels pour informer les nouvelles générations, Le Monde doit être bien positionné". Le Groupe Le Monde a signé un accord en mars avec le quotidien.

Cependant, la stratégie a été perturbée par des tensions internes. Depuis la crise de gouvernance en novembre 2023, qui a entraîné le départ temporaire de Sam Altman, cofondateur d'OpenAI, et la prise de contrôle par Microsoft, de nombreux membres clés de l'équipe ont quitté l'entreprise. Des figures emblématiques telles que le directeur scientifique Ilya Sutskever et la directrice de la technologie Mira Murati ont été déstabilisées par le changement de direction de la start-up, qui était auparavant à but non lucratif, ainsi que par le manque d'attention portée à la sécurité des modèles au sein de l'entreprise.

"Défauts majeurs"

L'équipe chargée de surveiller la technologie a été dissoute au printemps. Un proche de la start-up déplore que la préoccupation initiale en matière de sécurité et de fiabilité chez OpenAI ait été négligée en raison du départ de nombreux membres. Il souligne cependant que cette priorisation du profit n'est pas propre à OpenAI. Le directeur produit, Olivier Godement, affirme que malgré quelques départs bruyants, ils ont toujours une équipe de sécurité parmi les meilleurs au monde.

Les entreprises qui utilisent l'IA générative doivent faire face à des risques importants en raison des possibles erreurs des modèles. Nicolas Miailhe, cofondateur de la start-up PRISM Eval qui évalue les modèles d'IA, souligne que la société d'aujourd'hui ne tolère pas les accidents, comme cela a été démontré avec les véhicules autonomes. Ainsi, OpenAI devra rassurer ses clients sur la sécurité de ses produits pour réussir sur le marché.

Mistral met en avant sa flexibilité et son leadership. Créée en 2023, la start-up française a récemment embauché de nombreux employés et dépassé les 100 salariés. Elle vient d'annoncer l'ouverture d'un bureau à Palo Alto (Californie), aux États-Unis. Cependant, elle est en retard en termes de financement : en trois levées de fonds, Mistral AI n'a récolté que 1 milliard d'euros, soit plus de dix fois moins que ses concurrents américains. Cela soulève des inquiétudes quant à la viabilité de l'entreprise, d'autant plus que son équivalent allemand, Aleph Alpha, s'est retiré de la course aux grands modèles de langage.

Malgré tout, Mistral AI possède plusieurs avantages. "La start-up a opté pour des modèles plus petits, qui sont plus adaptables et économiques", explique Jean Bourcereau, président du fonds Ventech. Cela attire des clients préoccupés par le coût du déploiement de l'IA générative à grande échelle, d'autant plus que l'entreprise peut déployer ses modèles directement sur site, même sur des infrastructures non connectées à Internet. Enfin, Mistral demeure une entreprise française, ce qui est important dans le contexte géopolitique actuel. "Avec les enjeux de souveraineté liés à l'IA, nous ne pouvons pas nous reposer uniquement sur les Gafam", affirme Pierre-Eric Leibovici, cofondateur du fonds d'investissement Daphni.

Mistral met en avant sa capacité à être agile et dominant.

Fondée en 2023, la jeune entreprise française a récemment embauché de nombreux employés et compte désormais plus de 100 salariés. Elle vient d'annoncer l'ouverture d'un bureau à Palo Alto, en Californie, aux États-Unis. Cependant, elle est en retard en termes de financement, ayant levé seulement 1 milliard d'euros en trois levées de fonds, soit plus de dix fois moins que ses concurrents américains. Cette situation suscite des inquiétudes quant à la viabilité de l'entreprise, d'autant plus que son concurrent allemand, Aleph Alpha, vient de se retirer de la course pour les grands modèles de langage.

Cependant, Mistral AI présente plusieurs avantages. Selon Jean Bourcereau, président du fonds Ventech, la start-up a opté pour des modèles plus compacts, qui sont plus flexibles et économes. Cela peut attirer des clients préoccupés par le coût du déploiement de l'IA générative à grande échelle, d'autant plus que l'entreprise peut déployer ses modèles directement sur site, même sur des infrastructures non connectées à Internet. De plus, en tant qu'acteur français, Mistral reste important dans le contexte géopolitique actuel. Selon Pierre-Eric Leibovici, cofondateur du fonds d'investissement Daphni, compte tenu des enjeux de souveraineté liés à l'IA, il est nécessaire de ne pas se reposer uniquement sur les Gafam.

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