Les héritiers de Swatch protègent l’indépendance du géant de l’horlogerie

Défis dans le monde de l'entreprise.

Les descendants de l'entreprise Swatch renforcent leur position

Par Thiébault Dromard le 31.10.2023 à 06h30 Écoutez pendant 5 minutes Abonnés

Le départ de Marianne Hayek en avril, qui était veuve du fondateur, a suscité l'intérêt pour la grande entreprise horlogère. Cependant, la famille a pris des mesures pour préserver l'indépendance de cette précieuse entreprise suisse en organisant ses affaires.

Nick Hayek, en collaboration avec le conseil d'administration de Swatch.

Elle était incroyablement discrète. Très peu de cadres dirigeants du groupe Swatch peuvent prétendre la connaître intimement. Marianne Hayek, la veuve de Nicolas Hayek, fondateur du groupe, est décédée en avril dernier à l'âge de 93 ans. "Elle était rarement visible en public et n'avait aucun rôle opérationnel", déclare un ancien cadre dirigeant. Cependant, elle jouait un rôle essentiel. En tant que figure tutélaire de la famille, elle faisait le lien entre les trois héritiers aux personnalités si différentes : Nick Hayek, son fils et PDG du groupe (69 ans), Nayla Hayek, sa fille (71 ans) et présidente du conseil d'administration, et Marc Alexander Hayek (52 ans), fils de Nayla et responsable de la branche luxe (Breguet, Blancpain).

Actuellement, ce trio est en possession des clés de l'entreprise horlogère et industrielle géante qui comprend 17 marques et réalise un chiffre d'affaires d'environ 8 milliards d'euros. La famille a prévu en grande partie la succession et a déjà réglé les droits y afférents. Il s'avère que Nick Hayek, résidant dans le canton de Zoug, ainsi que sa sœur Nayla, à Dubai, étaient peu imposables, contrairement à Marc Hayek qui habite dans le canton de Vaud. Les actions de Marianne Hayek ont été divisées en trois parts égales et un accord d'actionnaires très strict lie les bénéficiaires, comme l'a révélé Oliver R. Müller, fondateur du cabinet de conseil LuxeConsult et expert de ce groupe. La direction de Swatch s'est simplement contentée de répondre "Nous ne commentons pas le processus de succession".

Swatch affirme ne pas avoir d'intérêt pour les marques de montres de Kering.

Des alliés influents

Il y a des partenaires puissants

"Le groupe n'a pas de dettes et dispose d'environ 2 milliards de francs suisses en trésorerie, ce qui le protégerait en cas d'opération hostile et pourrait facilement faire appel au soutien du capitalisme suisse pour aider une entreprise aussi emblématique", affirme Oliver R. Müller. Historiquement, la grande majorité des petits actionnaires votent en faveur des résolutions proposées par le conseil d'administration… et Swatch prend soin de ses actionnaires en les rémunérant de manière adéquate. De plus, l'actionnariat est très diversifié : les plus gros détenteurs d'actions, tels que BlackRock ou UBS, ne détiennent pas plus de 5 % des actions, et ce dernier agit de manière quasi patriotique.

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La famille Hayek n'a jamais caché son manque d'intérêt pour le marché. Les membres de la famille se comportent comme si l'entreprise n'était pas cotée en bourse : ils ne font pas de présentation aux investisseurs et n'organisent qu'une seule réunion d'analystes par an. Selon Business montres, le journal de référence de l'industrie horlogère, Nick Hayek tient particulièrement à l'idée de retirer l'entreprise de la cote de la Bourse de Zurich. Aujourd'hui, le PDG de Swatch, Nick Hayek, semble être le leader incontesté. Sa sœur, qui est à la tête de la marque de joaillerie Harry Winston, n'a pas l'intention de prendre les rênes de l'entreprise, pas plus que Marc Hayek, responsable de la branche luxe.

Le patron, Nick Hayek, est passionné par les questions environnementales et la plongée sous-marine. Actuellement, il semble préférer maintenir la situation en l'état et n'est pas pressé de diviser le groupe, ce qui entraînerait le versement d'une indemnisation importante à sa sœur et à son neveu. Cette opération l'obligerait également à céder certaines marques et à alimenter la concurrence. Pour le moment, il se concentre sur l'avenir en préparant son fils, qui vient de terminer un stage très rentable chez Tissot, une marque appartenant au groupe. Dans la famille Hayek, prendre son temps est une valeur précieuse.

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