Les frégates de Naval Group attirent l’attention de la Norvège et de l’Arabie Saoudite après le succès en Grèce

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Les frégates produites par Naval Group ont suscité l'intérêt de plusieurs pays, notamment la Grèce, la Norvège et l'Arabie Saoudite. Il se pourrait que ces pays décident de se laisser séduire par ces navires. Cette information a été rapportée par Vincent Lamigeon le 9 octobre 2023 à 7h00. La lecture de cet article prendra environ 9 minutes. (Nombre d'abonnés non précisé)

En exclusivité – Alors que Naval Group vient de lancer le Kimon, qui est la première frégate de défense et d'intervention (FDI) destinée à la Grèce, la Norvège et l'Arabie Saoudite sont intéressées par cette nouvelle frégate française. Le chantier de Lorient est prêt et s'est réorganisé afin de pouvoir livrer deux FDI chaque année.

La Marine nationale est en train de construire la frégate FDI Amiral Ronarc'h sur le site de Naval Group à Lorient.

Sous un ciel ensoleillé le 4 octobre, l'usine Naval Group de Lorient (Morbihan) est très animée. Sur les deux côtés de la rivière Scorff, qui traverse ce vaste site de 47 hectares, il y a quatre navires de guerre en phase finale de construction. Du côté gauche, la frégate grecque Kimon, la première des trois frégates de défense et d'intervention (FDI) commandées par la marine grecque, célèbre avec enthousiasme son lancement, en présence du ministre grec de la défense Nikos Dendias et du ministre français des armées Sébastien Lecornu.

Cependant, les travaux se poursuivent sur le reste du site. Sur la rive droite, des ouvriers et des techniciens travaillent activement sur trois autres bâtiments : les deux corvettes Gowind qui seront livrées aux Emirats Arabes Unis, Bani Yas et Al Emarat, ainsi que le premier FDI destiné à la marine française, l'Amiral Ronarc'h.

Un projet majeur en Norvège ?

Après plus de 350 ans d'existence, le chantier naval de Lorient connaît un niveau d'activité exceptionnel. Actuellement, il emploie 2 600 salariés de Naval Group et 1 100 sous-traitants. Le chantier doit livrer huit frégates FDI d'ici à 2032 (cinq pour la France, trois pour la Grèce, et une éventuelle quatrième en option). Ces navires multi-missions pèsent 4 500 tonnes et mesurent 122 mètres de long. Le carnet de commandes est rempli jusqu'en 2027-2028, et Naval Group espère décrocher de nouveaux contrats prochainement. "Je suis entièrement convaincu que d'autres clients seront séduits par ce navire", déclare Pierre-Eric Pommellet, le directeur général de l'entreprise française.

Quels sont-ils ? D'après nos sources, Naval Group ne mentionne pas les noms, mais deux clients potentiels montrent un intérêt pour la FDI. Le premier d'entre eux, plutôt surprenant, est…

Un grand nombre de navires. Sous le soleil éclatant de ce matin du 4 octobre, l'usine Naval Group de Lorient (Morbihan) est très animée. De chaque côté du fleuve côtier Scorff, qui divise ce vaste site de 47 hectares en deux, pas moins de quatre navires de combat sont en train d'être finalisés. Sur la rive gauche, la frégate grecque Kimon, la première des trois frégates de défense et d'intervention (FDI) commandées par la marine grecque, célèbre avec faste son lancement, en présence du ministre grec de la défense Nikos Dendias et du ministre français des armées Sébastien Lecornu.

Cependant, les activités sur le reste du site n'ont pas été interrompues. Sur la rive droite, des ouvriers et des techniciens travaillent activement sur trois autres bâtiments : les deux corvettes Gowind qui seront livrées aux Emirats Arabes Unis, Bani Yas et Al Emarat, ainsi que la première FDI qui sera utilisée par la marine française, l'Amiral Ronarc'h.

Un grand succès en Norvège ?

Après plus de 350 ans depuis sa création, le chantier naval de Lorient connaît une forte demande de travail. Le site emploie actuellement 2 600 employés de Naval Group et 1 100 sous-traitants, et doit livrer huit frégates FDI d'ici 2032 (cinq à la France, trois à la Grèce, et une quatrième en option). Ces navires polyvalents pèsent 4 500 tonnes et mesurent 122 mètres de long. Le plan de travail est garanti jusqu'en 2027-2028, et Naval Group espère signer de nouveaux contrats dans un avenir proche. "Je suis totalement convaincu que de nouveaux clients seront séduits par ce navire", déclare Pierre-Eric Pommellet, PDG de l'entreprise française.

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Lesquels ? D'après nos informations, Naval Group ne révèle pas les noms des prospects, mais deux pays sont intéressés par la FDI. Le premier d'entre eux, qui est plutôt surprenant, est la Norvège. Actuellement, Oslo possède quatre frégates de classe Fridtjof Nansen, développées par la société espagnole Navantia. Une cinquième frégate a été mise hors service après une collision avec un pétrolier en 2018. Dans un avis transmis au gouvernement début 2023 (The Military Advice of the Chief of Defence 2023), le chef d'état-major des armées norvégien, le général Eirik Kristoffersen, recommandait de remplacer les frégates actuelles, mises en service de 2006 à 2011, par six nouveaux navires. La FDI est l'un des navires étudiés avec attention.

Le deuxième pays intéressé de manière surprenante est l'Arabie Saoudite. D'après nos informations, des représentants saoudiens ont effectué trois visites à Lorient ces derniers mois, tous dans le but de se renseigner sur la FDI. Bien que Naval Group ait été un fournisseur privilégié de frégates pour le royaume (avec les contrats Sawari I et II), il semblait avoir perdu l'appel d'offres pour le renouvellement de la flotte saoudienne à la fin de 2022. En effet, l'Arabie Saoudite avait signé un protocole d'accord avec Navantia, une entreprise espagnole, pour la construction de cinq frégates multi-missions dès le début du mois de décembre.

Près d'un an plus tard, la situation semble avoir changé : l'accord entre l'Espagne et l'Arabie Saoudite n'est plus considéré comme un contrat officiel, mais plutôt comme un "Memorandum of Understanding" (MoU). De plus, la visite de Sébastien Lecornu en Arabie Saoudite en septembre a permis de renouer le dialogue avec Riyad, après une période de relations tendues due à l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, la guerre au Yémen et un manque presque total de contrats militaires pour l'industrie française.

Le site de Lorient est déjà prêt à agir, indépendamment du résultat des discussions. Le chantier naval s'est réorganisé pour être en mesure de produire des navires dans des délais très courts. Auparavant, le chantier de Lorient livrait une frégate par an pour la génération précédente de frégates multi-missions FREMM, qui sont actuellement en service en France, au Maroc et en Egypte. Naval Group vise désormais à en livrer deux par an. Ce sera le cas dès 2025, avec la livraison des deux premières FDI grecques. Stéphane Sigrist, responsable du chantier prééquipement, explique que l'objectif est de pouvoir livrer une corvette en 20 mois et une frégate en 30 mois. La concurrence entre les chantiers navals européens est très intense et le site de Lorient souhaite être considéré comme la référence en Europe.

Afin d'atteindre cet objectif, Naval Group a utilisé le programme FDI pour revoir complètement son processus de production. Historiquement, une grande partie des travaux sur le navire étaient effectués dans la "forme", qui est le site d'assemblage final, une immense structure de 300 mètres de long, aussi haute qu'un immeuble de dix étages. D'autres travaux étaient également effectués plus tard, une fois que le navire était déjà mis à flot. "Maintenant, nous réalisons autant d'opérations que possible en amont, lors de l'assemblage des différents blocs de la coque", explique Stéphane Sigrist. "Nous faisons les tâches les plus compliquées le plus tôt possible, ce qui nous permet de gagner beaucoup de temps lors de l'assemblage final."

La grande nouveauté réside dans le fait que les différentes parties de la coque, qui sont d'énormes morceaux de métal pesant 500 tonnes chacun, sont préparées en amont, c'est-à-dire équipées avant l'assemblage final. En d'autres termes, les techniciens installent les tuyaux, les chemins de câbles, l'isolation et effectuent des travaux de peinture dès le hall de préassemblage. Ce mercredi 4 octobre, dans un bruit assourdissant, les travailleurs s'occupent d'une douzaine de blocs massifs qui formeront les deuxième et troisième FDI destinées à la Grèce. "Pour le premier FDI, nous avions 20% de blocs prééquipés, nous en sommes à 45% pour le deuxième et nous atteindrons 75% pour le troisième", explique Stéphane Sigrist. "Avec la troisième FDI, nous sommes vraiment entrés dans une production en série."

Cette méthode permet de détecter d'éventuels soucis dès les premières étapes et de raccourcir considérablement le temps de production. Le temps nécessaire pour assembler la structure est passé de 8 à 12 mois à seulement 6 mois.

360 kilomètres de câbles sont utilisés dans la construction de la FDI. Une autre nouveauté est le PSIM (Module de Capteurs et d'Intelligence Panoramique), la grande mâture de la FDI, qui est maintenant assemblée et testée en même temps que la coque. À seulement quelques dizaines de mètres de la frégate grecque Kimon, le gigantesque mât de 40 mètres de haut, équipé du puissant radar Sea Fire de Thales ainsi que d'un grand nombre de capteurs et d'outils de guerre électronique, est en phase de tests. "Cet outil est incroyablement puissant : on le met en marche à Lorient et on peut observer ce qui se passe au-dessus du Pays-de-Galles", explique William Martin, directeur des opérations de la FDI. Dans quelques semaines, le PSIM, pesant 150 tonnes, sera intégré à la coque du Kimon.

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Afin de soutenir cette évolution industrielle, Naval Group a investi 40 millions d'euros sur le site entre 2018 et 2021, et continue de dépenser 10 millions d'euros par an pour moderniser le chantier. Les employés de Lorient travaillent en deux équipes, une le matin et une le soir. Certaines tâches sont effectuées la nuit, comme les contrôles radiographiques des soudures ou certaines opérations de peinture. Les anciennes cabines de peinture, qui étaient fermées avec des bâches, ont été remplacées par des cabines en dur toutes neuves. Alors qu'il fallait entre 55 et 60 mois pour construire une frégate FREMM, la durée de fabrication est maintenant de 36 mois pour les FDI, et l'objectif de 30 mois est à portée de tir.

Ce processus d'accélération n'est pas sans difficultés. La livraison du premier FDI à la marine française, l'Amiral Ronarc'h, a pris quelques mois de retard en raison de tensions sur les ressources en travailleurs spécialisés. Le 4 octobre, sur le navire amarré sur la rive droite du Scorff, de nombreux techniciens s'occupent de l'installation des 360 km de câbles qui équiperont ce navire ultra-connecté, comprenant deux centres de données, 190 000 points de bornage électrique et plus de 1 800 logiciels embarqués. "Nous arrivons à installer entre 10 et 15 km de câble par semaine, mais il y a une véritable pénurie d'électriciens qui ralentit les travaux", explique William Martin.

Devant cette situation de manque, qui est également due aux besoins considérables des Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, Naval Group a développé des programmes de formation en interne et a recruté des électriciens et des monteurs grecs, lituaniens et estoniens.

But: augmenter les exportations

Naval Group a maintenant pour objectif de livrer l'Amiral Ronarc'h à la marine nationale d'ici fin 2024. Ensuite, deux frégates grecques, le Nearchos et le Formion, devraient être livrées en 2025, suivies d'une française et d'une grecque en 2026. Et après? Tout dépendra des commandes à l'exportation. Malgré une augmentation de 40% du budget (413 milliards d'euros), la loi de programmation militaire a prévu un report de la livraison des deux dernières FDI françaises à 2031-2032, au lieu de 2027-2028.

Afin d'éviter une baisse de production, Naval Group doit accélérer ses exportations à grande échelle. En plus des opportunités en Norvège et en Arabie Saoudite pour les FDI et de la possible confirmation d'une quatrième FDI en Grèce, le groupe est également en compétition pour un contrat de quatre corvettes en Grèce, où il est en finale contre l'italien Fincantieri. En cas de succès, l'entreprise française prévoit d'assembler une corvette à Lorient et les trois autres sur le chantier naval grec Hellenic Shipyards, à Skaramangas, à l'ouest d'Athènes. Le navire serait similaire à celui livré aux Emirats (2 800 tonnes).

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