Les entreprises françaises progressent dans la bonne gouvernance: mixité et RSE en tête

Obstacles dans le monde des affaires

La présence de la mixité et la responsabilité sociale des entreprises (RSE) sont en progression en France, ce qui témoigne d'une amélioration de la gouvernance des entreprises.

Entretien – Au cours des 8 dernières années, les mesures de diversité, d'autonomie et de durabilité des entreprises ont connu une amélioration. Denis Terrien, qui est le président de l'Institut français des administrateurs, analyse les résultats du récent baromètre IFA-Ethics & Boards.

Denis Terrien occupe le poste de président de l'Institut français des administrateurs.

Les entreprises françaises du SBF 120 semblent de plus en plus axées sur la durabilité, la diversité et la responsabilité, d'après le baromètre 2023 publié par l'Institut français des administrateurs (IFA) et le cabinet Ethics & Boards. Le président de l'IFA, Denis Terrien, a résumé les principaux points de ce rapport pour Challenges.

Quelles sont les principales leçons à retenir de votre étude ?

Denis Terrien – Nous publions un indicateur depuis 8 ans qui permet d'observer les changements dans la gouvernance des grandes entreprises françaises. Il démontre que les principes fondamentaux d'une gouvernance responsable sont bien établis et que nos entreprises sont en avance par rapport à celles des pays comparables (l'Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis…) ou que la France comble son retard sur certains sujets. Par exemple, en ce qui concerne les postes de direction au sein des entreprises, où les fonctions de président et de directeur général sont assumées par deux personnes distinctes. Ce n'était pas très courant dans le passé en France, mais aujourd'hui, 68% des entreprises ont des fonctions dissociées.

Il y a deux raisons pour lesquelles cela est bénéfique. Tout d'abord, les conseils d'administration sont de plus en plus sollicités et le rôle de président demande plusieurs jours par semaine. De plus, il existe une différence dans la temporalité de ces fonctions. Le président du conseil doit consacrer la moitié de son temps à des réflexions à long terme, 30% à moyen terme et 20% à court terme, tandis que le directeur général se concentre davantage sur la réalisation de résultats annuels. Il est donc plus facile lorsque ces fonctions sont dissociées. Il est rare de voir une réunification des fonctions, sauf de manière temporaire comme cela a été le cas de Sophie Bellon chez Sodexo l'année dernière, mais cela reste une exception à la règle.

C'est également un excellent exemple de l'augmentation du nombre de femmes occupant des postes de direction dans les entreprises…

Il y a environ 13 ou 14 ans, la France était en retard dans ce domaine et a donc adopté la loi Copé-Zimmermann en 2009 pour promouvoir la diversité en imposant un pourcentage plus élevé de femmes (au moins 40%) dans les conseils d'administration. Aujourd'hui, on constate que ce taux est passé à 46,6%, ce qui fait de la France le pays en tête dans le monde. Il est important d'avoir cette diversité car un conseil d'administration plus varié prendra de meilleures décisions grâce à des débats plus riches.

Cependant, il reste encore des améliorations à faire en France en ce qui concerne les femmes dirigeantes et les comités exécutifs. Bien que la proportion de femmes dans les comités exécutifs ait doublé, passant de 14 à 27%, il n'y a toujours que 14 femmes occupant des postes de dirigeantes (présidente, directrice générale ou présidente du directoire) sur 120 sociétés. La France est similaire à la plupart des autres pays, mais est légèrement en retard par rapport au Royaume-Uni et aux pays nordiques.

Quels progrès supplémentaires ont été réalisés au cours des huit dernières années ?

Dans ce domaine également, la France se distingue en étant en tête avec 80% des entreprises du SBF 120 qui possèdent un comité dédié à la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). En comparaison, seulement un quart des entreprises avaient un tel comité lors du lancement de notre étude en 2015. La France est donc nettement en avance par rapport aux autres pays dans ce domaine.

Cependant, nous avons également voulu observer l'impact de ces comités sur les entreprises. Au cours des trois dernières années, le pourcentage d'entreprises ayant adopté des objectifs mesurables en matière de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique est passé de 36% à 66%. De plus, le nombre de résolutions Say on climate présentées lors des assemblées générales, bien qu'encore faible en 2023, devrait considérablement augmenter dès l'année prochaine, suite à la nouvelle recommandation du code Afep-Medef et à la future loi sur l'industrie verte.

Indice boursier SBF 120.

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