Difficultés Société Contexte
Après des pourparlers aux Émirats, à un mois de la COP28.
De nombreux échanges ont eu lieu à Abou Dhabi ce mardi, mais aucune avancée significative n'a été réalisée. Nous sommes actuellement à quatre semaines de la COP28 de Dubaï, qui sera la plus importante depuis la signature de l'accord de Paris.
Sultan Al Jaber a été désigné comme président de la future COP28.
Dans le cadre des discussions préparatoires à la COP28 qui se tiendra à Dubaï, la création d'un fonds visant à compenser les dommages causés par le changement climatique, une demande essentielle des pays en développement, est devenue la question la plus urgente à résoudre. Cette question a été abordée lors d'une réunion de 70 ministres qui s'est déroulée à l'Emirates Palace, un luxueux complexe hôtelier en bord de mer à Abou Dhabi. Ces discussions ont eu lieu à huis clos et ont été suivies d'un débat animé sur la fin des énergies fossiles. La COP28 sera la plus importante depuis l'accord de Paris.
Comme prévu, aucune avancée significative n'a été réalisée. Un représentant africain souligne que les véritables batailles se déroulent lors de la COP. Selon la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, le principal défi pour le moment concerne le fonds des pertes et dommages. Ce fonds, considéré comme le résultat majeur de la COP27, doit encore être créé : comment va-t-il fonctionner, qui le financera, qui en bénéficiera ? Rien n'est décidé, alors que les pays en développement exigent sa mise en œuvre dès la COP28 et que les dernières négociations en Égypte en octobre ont échoué. Néanmoins, mardi soir, le négociateur égyptien Mohamed Nasr s'est félicité qu'il y ait un accord sur près de 80% du texte, lors d'une interview accordée à l'AFP. Un dernier cycle de négociations a été ajouté en urgence à Abou Dhabi, du 3 au 5 novembre.
Les Saoudiens refusent d'augmenter le nombre de donateurs. Parmi les obstacles, "les Etats-Unis ne souhaitent pas contribuer financièrement si la Chine est également bénéficiaire", c'est-à-dire si le fonds n'est pas exclusivement destiné aux pays vulnérables, explique-t-il. Certains pays critiquent également la volonté des pays occidentaux de créer le fonds, même temporairement, au sein de la Banque mondiale, qui n'est pas considérée comme adaptée aux questions de développement, rappelle Michai Robertson, un négociateur de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS). Cependant, "les Saoudiens refusent toute formulation qui élargirait la liste des donateurs au-delà des pays développés", ajoute son homologue européen.
Malgré le fait que ces différences soient résolues d'ici la COP28, personne ne sait quelle somme pourra être collectée auprès des pays riches, qui ont déjà du mal à tenir leur promesse de fournir 100 milliards de dollars de financement climatique par an. Cependant, il est nécessaire de mobiliser des milliers de milliards pour la transition et l'adaptation, et selon Harjeet Sing de l'ONG Climate Action Network, "les fonds publics sont la clé pour débloquer les fonds privés".
Selon la ministre française, le fonds sur les pertes et dommages repose sur le volontariat et n'est pas une obligation. Elle a présidé une réunion avec son homologue du Bangladesh pour résoudre ce problème. Agnès Pannier-Runacher estime qu'il est important de trouver rapidement un accord afin d'éviter que ce dossier symbolique ne soit utilisé comme une excuse pour éviter les discussions plus délicates, notamment la réduction des gaz à effet de serre.
La conférence a pour objectif de dresser un premier bilan officiel des efforts déployés par l'humanité pour respecter l'accord de 2015 et son ambition de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C depuis l'ère pré-industrielle, si cela est possible. Ces derniers mois, les discussions aux Nations Unies ont été fortement marquées par le débat sur la fin des énergies fossiles, qui sont le principal facteur contribuant au réchauffement. Au cours des 30 dernières années, les négociations n'ont réussi qu'à fixer un objectif de réduction du charbon lors de la COP26.
Cependant, le débat prévu entre les pays producteurs, les pays émergents dépendant des hydrocarbures, les économies riches et les états insulaires menacés par la montée des eaux est momentanément relégué au second plan. Le futur président, Sultan al-Jaber, a déclaré qu'il était conscient des opinions divergentes concernant l'inclusion d'une formulation sur les combustibles fossiles et les énergies renouvelables dans l'accord final de la COP28, et a appelé à trouver un compromis. Sultan al-Jaber, qui est également le PDG de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc, a mis de côté son discours habituel sur la réduction "inévitable" des combustibles fossiles.
Une personne de son cercle proche murmure : "C'est prématuré, cela nuirait aux négociations", tandis que des discussions animées ont lieu dans les couloirs concernant les réserves des pays du Golfe, en particulier l'Arabie saoudite. Bien que cela ne soit pas encore confirmé, l'objectif de tripler les capacités des énergies renouvelables d'ici 2030 (pour atteindre 11 terawatts) semble plus prometteur.
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