Le défi du « Pass rail » illimité en France: quel financement pour un titre unique de transports?

Difficultés Société Déplacements

Le projet du "Pass rail" illimité progresse, mais lentement.

Par Pauline Damour, publié le 15 septembre 2023 à 18h56. Temps de lecture: 4 minutes. Réservé aux abonnés.

Le 26 septembre, Clément Beaune, qui est le ministre des Transports, va commencer à discuter avec les Régions à propos du "Pass rail" illimité, qui est inspiré du modèle allemand. Cette idée suscite encore de nombreuses interrogations concernant son étendue et son financement.

Selon Clément Beaune, l'idée consiste à commencer par intégrer les TER qui sont gérés par les régions, ainsi que les Intercités qui sont sous la responsabilité de l'État. Les transports urbains, qui sont financés par les agglomérations, seront donc traités ultérieurement.

Est-ce que nous pourrons voyager sans limite l'été prochain dans les trains TER et Intercités avec un "pass rail" coûtant moins de 50 euros ? C'est ce qu'a promis Emmanuel Macron le 4 septembre lors de l'émission d'Hugo Travers. Le ministre des Transports, Clément Beaune, travaille sur ce projet depuis quelques mois et commencera les discussions avec tous les Présidents de régions le 26 septembre, lors de leur congrès annuel à Saint-Malo. Les négociations s'annoncent difficiles.

Basé sur le modèle allemand, ce titre de transport unique vise à être accessible à tous les voyageurs, à l'exception des TGV, quel que soit leur âge, abordable et incluant idéalement les bus, métros et tramways dans les grandes villes. Cependant, la question de son financement reste en suspens. En Allemagne, le "Deutschlandticket" permet depuis le 1er mai de voyager sur tous les réseaux urbains et dans les trains régionaux pour 49 euros par mois. Son coût, partagé entre Berlin et les régions, s'élève à trois milliards d'euros par an pour près de 11 millions d'abonnés. Cependant, cette facture est beaucoup trop élevée pour les régions françaises.

Il est nécessaire de trouver entre 25 et 30 millions d'euros par an.

La première personne à réagir a été Carole Delga, présidente d'Occitanie et de l'Association des Régions de France, qui a exprimé son accord à condition de connaître le montant que l'État est prêt à investir. Il est important de noter que les régions en France prennent déjà en charge 75% du coût des billets de TER. De son côté, François Bonneau, président socialiste du Centre-Val de Loire, a calculé qu'en cas de prise en charge exclusive de la différence entre le prix du billet SNCF et les 49 euros d'un potentiel pass, il aurait besoin de trouver entre 25 et 40 millions d'euros par an. Cette déclaration a été faite au début du mois de septembre lors d'une interview sur France 3 Régions.

Au sein du ministère des Transports, une promesse est faite selon laquelle "l'Etat fera sa part", tout en soulignant qu'il subventionne déjà largement les Intercités. Conscient de la complexité de la tâche, Clément Beaune adopte une approche pragmatique et préfère procéder par étapes. Selon lui, l'idée est d'intégrer "dans un premier temps" les TER qui sont sous la responsabilité des régions, ainsi que les Intercités qui relèvent de l'Etat. Les transports urbains, quant à eux, financés par les agglomérations, devront attendre.

Selon les proches du ministre, l'intégration du financement du Pass Navigo au Pass Rail en Ile-de-France compliquerait déjà sa réalisation. Après une récente bataille avec l'Etat concernant le financement des transports franciliens, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, estime que la mise en place d'un tel tarif ne serait possible que si l'Etat investissait des milliards d'euros, à l'instar de l'Allemagne.

Il est difficile de déterminer le coût exact de ce billet unique. Selon le ministère des Transports, cela dépendra du nombre de régions qui décident de le mettre en place, étant donné qu'elles proposent déjà des offres dispersées. Le ministère se défend contre les critiques concernant le manque de clarté du projet en soulignant que les Allemands ont également avancé à tâtons. Au départ, le prix du billet était de 9 euros, puis il est passé à 49 euros, et il est possible qu'il augmente à nouveau. Il est également important de faire attention à ne pas dégrader l'offre en répondant à la demande.

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Les Régions sont préoccupées par le fait que si les tarifs du train deviennent plus avantageux, il faudra augmenter le nombre de trains pour faire face à l'afflux de voyageurs. Bruno Gazeau, président de la Fnaut, est favorable à une tarification plus simple et facilement compréhensible, mais il craint que le gouvernement ne se concentre pas sur le bon problème. Selon lui, les usagers veulent avant tout des trains ponctuels, fiables, avec des fréquences régulières et de bonnes correspondances. En France, la part du train dans les modes de transport reste stable entre 9% et 10%. La raison en est simple : "80% des personnes qui prennent leur voiture pour aller travailler le font parce qu'il n'y a pas d'offre ferroviaire", rappelle-t-il.

Pays en Europe centrale, l'Allemagne est connue pour sa riche histoire et sa culture diversifiée. Située au cœur du continent,

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