La RATP a décidé de vendre son réseau de bus à Londres à FirstGroup, une entreprise britannique spécialisée dans le transport ferroviaire. Cette décision permettra à la RATP de se concentrer sur ses activités dans le domaine du rail et du métro automatique à l'échelle mondiale.
La plupart des voyageurs du métro de Paris ne le savent peut-être pas, mais la RATP gère une partie des célèbres bus à impériale de Londres. Cependant, cela ne durera pas longtemps car la Régie parisienne a annoncé le mardi 10 décembre qu'elle était en pourparlers exclusifs pour vendre ses trois réseaux (London United Busways Limited, London Sovereign Limited et London Transit Limited) au leader britannique du rail, FirstGroup. Ce dernier, qui est actuellement le deuxième plus grand acteur dans le secteur du bus, cherchait à s'implanter dans la région de Londres.
À la fin de l'accord, qui est soumis à des procédures réglementaires pouvant prendre plusieurs mois, RATP Dev, la filiale chargée du développement à l'étranger, recevra 90 millions de livres (109 millions d'euros). Cela sera un soulagement pour l'entreprise. Après les années post-Covid marquées par une hausse importante des coûts énergétiques et salariaux, notamment en Grande-Bretagne, l'activité britannique a contribué l'année dernière aux pertes de RATP Dev, qui reste déficitaire.
Une forte concurrence dans le secteur des transports en commun
Depuis deux ans, l'entreprise cherche à vendre ses 89 lignes de bus situées dans l'ouest et le centre de la capitale, où la concurrence est féroce. A Londres, chaque ligne est attribuée à un opérateur privé pour une période de cinq à sept ans après un appel d'offres lancé par Transport for London (TFL), l'organisme de régulation des transports publics de la ville. Ce qui compte le plus, c'est d'assurer la rentabilité maximale, peu importe le nombre de passagers. Après cinq ans d'investissements et d'améliorations, le directeur général adjoint de RATP Dev, Mehdi Sinaceur, se félicite d'avoir amélioré la qualité de service et la situation financière du réseau et des sociétés, ce qui a permis de recevoir une offre de reprise.
Remontant à 2011, la RATP est présente dans les bus de Londres en raison du transfert d'activités de Transdev, dont la RATP était actionnaire à hauteur de 25 % à l'époque. Au fil des années, sa présence s'est renforcée en Angleterre, représentant près de 13 % du marché des bus londoniens, avec 180 millions de voyages chaque année et une flotte de 982 bus. Malgré la concurrence du leader britannique Go Ahead, la RATP est le cinquième plus grand opérateur au Royaume-Uni, et son deuxième marché à l'international dans le secteur du bus après l'Italie.
Se concentrer sur ses points forts
Le fait de quitter Londres va permettre à la société publique de se recentrer sur ses points forts : les métros automatiques et les RER de grande capacité à travers le monde. C'est ce que Jean Castex souhaitait dès son arrivée à la tête de la RATP en novembre 2022. Son mandat vient d'être renouvelé pour cinq ans et il a toujours été contre une expansion trop rapide de la RATP à l'international, préférant être plus sélectif dans le choix des offres et des pays ciblés. Par exemple, RATP Dev s'est retiré des tramways algériens fin 2022 pour se concentrer sur les pays où elle gère à la fois des lignes de bus et de trains : la France, l'Italie, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. À Riyad, la filiale de la RATP est responsable de l'exploitation et de la maintenance de deux des six lignes du métro en construction auquel Alstom participe et qui aurait dû être inauguré en 2020. En 2025, l'entreprise française prévoit de répondre à huit appels d'offres, notamment à Singapour, en Australie, à Los Angeles et pour l'aéroport de Johannesburg.
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