La proposition de nationalisation d’Atos fait chuter le cours en bourse

Défis dans le monde des affaires.

La valeur des actions d'Atos diminue en raison de la suggestion de parlementaires de nationaliser l'entreprise. Cette proposition a été faite le 23 octobre 2023 à 13h03. Il faudra environ 4 minutes pour lire cet article.

Deux membres du parlement ont soumis des propositions de modification qui suggèrent une nationalisation provisoire d'Atos. Cependant, ces propositions ont peu de chances d'être acceptées, mais elles seront étudiées au milieu de la semaine. Le prix des actions d'Atos a chuté de plus de 10% suite à l'annonce de ces propositions.

En raison de la proposition faite par deux parlementaires provenant de différents partis politiques, visant à nationaliser temporairement l'entreprise, le cours de l'action d'Atos a chuté de plus de 10% ce lundi matin, atteignant ainsi son plus bas niveau historique.

Deux parlementaires, Olivier Brun du Parti socialiste et Olivier Marleix des Républicains, ont suggéré dans deux propositions distinctes de nationaliser "temporairement" certaines activités clés du groupe informatique français Atos, tandis que le second propose la nationalisation de l'ensemble de l'entreprise.

Selon le député socialiste Philippe Brun, le groupe Atos, qui joue un rôle crucial dans la souveraineté et la sécurité nationale, est en train de se restructurer, ce qui pourrait entraîner une perte de souveraineté dans des domaines tels que les supercalculateurs, les systèmes d'intégration de systèmes de sécurité et la cybersécurité. Dans son amendement déposé vendredi et cité samedi dans Le Parisien, il estime que ces entités devraient être nationalisées pour une valeur de 390 millions d'euros.

Le futur d'une entreprise cruciale

En détail, Olivier Brun suggère que la division Atos Big Data and Cybersecurities (BDS) soit nationalisée. Cette division s'occupe de la gestion des téléphones sécurisés des armées, du développement de clés de cryptage pour les systèmes sécurisés, de logiciels de surveillance, de la gestion des services d'urgence, du portail des douanes, du Système de Combat Scorpion pour les armées (SICS), de logiciels de communication et de combat pour la marine, de connectiques pour le Dassault Rafale, de la production de supercalculateurs, ainsi que du logiciel de recherche du renseignement intérieur. Olivier Marleix estime également la valeur de cette entité à 372 millions d'euros.

Il suggère également de mettre sous contrôle de l'État Atos Worldgrid, une entreprise qui crée des logiciels pour gérer les centrales nucléaires, facilite la transition numérique dans le secteur de l'énergie, et développe des logiciels pour gérer les réseaux. Elle est également responsable de divers logiciels de gestion utilisés par des services publics et parapublics (Linky, Cnam, SNCF…). Sa valeur est estimée à 17,6 millions d'euros.

Le député a informé le ministre de l'industrie, Roland Lescure, de son amendement qui sera examiné en commission des finances mercredi. Lors de l'examen de ces amendements, c'est le ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, qui devrait être présent en commission. Olivier Marleix, qui est à la tête des députés LR ayant tous signé l'amendement, a confirmé à l'AFP son souhait de "questionner le gouvernement" sur l'avenir d'une entreprise considérée comme "stratégique" dans son ensemble, estimée à 500 millions d'euros et étant l'héritière de la volonté d'indépendance du général De Gaulle, notamment en ce qui concerne le calcul de haute intensité.

Le ministère des Finances est opposé à toute idée de nationalisation d'Atos. Selon eux, il est courant de procéder à une "nationalisation temporaire" pour les entreprises en difficulté afin de rétablir la confiance. Ils trouvent inacceptable que le sort de cette entreprise soit décidé dans le bureau d'Alexis Kohler en compagnie de quelques banquiers d'affaires.

Au mois d'août, un total de 82 parlementaires du parti Les Républicains (LR) avait exprimé leur soutien pour maintenir Atos "sous contrôle français". Ils ont notamment souligné que la branche spécialisée d'Atos dans les supercalculateurs est essentielle pour les simulations d'essais nucléaires et la dissuasion. Ces amendements, qui ont été proposés dans la partie dépenses du projet de loi de budget pour 2024, seront examinés en commission des Finances à partir de mardi. Il est peu probable qu'ils soient adoptés, mais la réaction des députés du groupe Renaissance sera étroitement surveillée.

D'après ce que nous savons, les actionnaires minoritaires d'Atos s'opposent fortement à ces plans de nationalisation. Cependant, l'ancien président du conseil d'administration, Bertrand Meunier, n'a pas caché qu'il était plutôt en faveur d'une implication de l'État dans Atos. Il a toutefois expliqué que si le ministère des armées n'était pas opposé à cette idée, elle ne faisait pas l'unanimité à Bercy.

Bertrand Meunier a démissionné lundi suite aux critiques des actionnaires et des politiques concernant son projet de division d'Atos en deux branches. De plus, son plan controversé de vendre l'une des branches au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a été repoussé au début du deuxième trimestre 2024.

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