Difficultés Société Protection
La société Photonis, spécialisée dans la vision nocturne, a été sauvée d'une acquisition américaine il y a trois ans et montre maintenant sa détermination.
Après que le ministère français des Finances ait empêché son acquisition par la société américaine Teledyne il y a trois ans, cette entreprise française prospère continue de croître. Sous le nouveau nom d'Exosens, elle vise à doubler son chiffre d'affaires dans les cinq prochaines années grâce à une combinaison de croissance interne et d'acquisitions.
Les Nellie, des jumelles de vision nocturne fabriquées par Thales, sont équipées de tubes intensificateurs de lumière fournis par Photonis.
En 2020, Photonis était une proie, mais en 2023, il est devenu un prédateur. Après l'échec de son rachat par Teledyne et le blocage de Bercy, le champion français de la vision nocturne affiche des résultats remarquables. Avec un chiffre d'affaires de 217 millions d'euros en 2022, le groupe rebaptisé Exosens devrait dépasser les 300 millions d'euros en 2023. Selon Jérôme Cerisier, le président du groupe, la croissance organique est très forte, avec une augmentation d'environ 30% dans tous nos marchés, tels que la défense, le nucléaire, le contrôle industriel et les sciences de la vie. Notre objectif est de doubler notre chiffre d'affaires au cours des cinq prochaines années grâce à un mélange d'acquisitions et de croissance organique.
Grâce au soutien de son actionnaire, le fonds HLD, l'entreprise industrielle, qui compte environ 1 500 employés, dont un tiers en France, a effectué plusieurs acquisitions ces derniers mois. En l'espace de neuf mois, elle a acquis pas moins de quatre autres entreprises industrielles, pour un montant total de.
En 2020, Photonis était une proie, mais en 2023 il est devenu un prédateur. Après trois ans de psychodrame suite à son rachat par Teledyne, une entreprise américaine, qui a finalement été bloqué par Bercy, le champion français de la vision nocturne affiche des performances impressionnantes. Rebaptisé Exosens depuis le 20 septembre, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 217 millions d'euros en 2022 et devrait dépasser les 300 millions d'euros en 2023. Jérôme Cerisier, le président du groupe, souligne que la croissance organique est très forte, atteignant environ 30% dans tous nos marchés tels que la défense, le nucléaire, le contrôle industriel et les sciences de la vie. Notre objectif est de doubler notre chiffre d'affaires au cours des cinq prochaines années grâce à un mélange d'acquisitions et de croissance interne.
Avec le soutien de son actionnaire, le fonds européen HLD, l'entreprise industrielle, qui compte environ 1 500 employés dont un tiers en France, a récemment effectué plusieurs acquisitions. Au cours des neuf derniers mois, elle a acquis pas moins de quatre entreprises industrielles, pour un montant total d'environ 100 millions d'euros. Parmi ces acquisitions figurent la société belge Xenics (spécialisée dans les technologies infrarouges), la société allemande ProxiVision (offrant des solutions basées sur l'ultra-violet), la société québécoise Telops (spécialisée dans l'imagerie infrarouge et hyperspectrale) et la société israélienne El-Mul (spécialisée dans les détecteurs d'ions et d'électrons). D'autres acquisitions pourraient être annoncées dans les mois à venir. Jean-Hubert Vial, associé au fonds HLD, explique que l'entreprise cherche des technologies de pointe et n'est pas intéressée par les technologies moyennes.
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L'ancienne entreprise Photonis, dont le siège est situé à Mérignac (Gironde) mais qui possède de grandes usines à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et Roden (Pays-Bas), profite pleinement du succès commercial de ses tubes intensificateurs de lumière. Ces équipements sont embarqués dans les casques de vision nocturne utilisés par les forces spéciales et d'autres unités militaires. Ce secteur, très avancé technologiquement, n'est pas accessible à tous : seules les entreprises américaines L-3 Harris et Elbit of America (filiale de l'israélien Elbit Systems) y sont présentes.
Selon Jérôme Cerisier, le directeur d'Exosens, le groupe détient entre 60 et 70% de part de marché sur le marché ouvert, à l'exclusion des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie. Bien qu'il ne donne pas le chiffre exact de tubes produits par an, il estime que la production d'Exosens est équivalente à celle de ses deux concurrents réunis. En outre, 95% de la production de tubes de Photonis est exportée.
Les jumelles de vision nocturne O-Nyx et Bi-Nyx, fabriquées par Thales à Saint-Héand (Loire) et commandées à 15 000 exemplaires par la Direction générale de l'armement (DGA), sont équipées des tubes fabriqués par Photonis. Selon Jérôme Cerisier, les performances des tubes ont augmenté de 2,5 fois au cours des vingt dernières années, tandis que les volumes de production ont été multipliés par 20. Afin de faire face à cette augmentation de la production, Exosens a embauché 250 employés supplémentaires au cours des trois dernières années. Les tubes de Photonis utilisés dans certains équipements exportés en Ukraine sont entièrement exempts de toute pièce d'origine américaine, ce qui signifie que Washington n'a aucun droit de regard sur leur exportation. 90% des composants utilisés sont achetés en Europe.
Il est de plus en plus évident que l'Europe est de plus en plus dépendante de l'armement fabriqué aux États-Unis.
Le groupe souhaite augmenter sa présence dans le secteur civil, qui représente actuellement 70% de son chiffre d'affaires, afin d'atteindre un équilibre de 50-50. Xenics, une entreprise belge, a contribué à renforcer sa position dans l'industrie. Telops, une acquisition récente basée au Canada, est largement implantée dans les laboratoires de recherche. El-Mul, une entreprise israélienne, apporte son expertise dans l'inspection des semi-conducteurs. Exosens mise également sur la reprise de l'énergie nucléaire dans le monde et est un acteur reconnu dans les détecteurs de neutrons, qu'il espère intégrer dans les futurs petits réacteurs de type SMR (réacteur modulaire de petite taille).
Il est peu probable que Lynred soit racheté.
Bien que des acquisitions futures soient possibles, Exosens ne souhaite pas se disperser. Claire Valentin, directrice de la stratégie, explique que l'entreprise préfère rester sur des marchés de niche très technologiques, avec de solides barrières à l'entrée. On s'est demandé si Lynred, spécialiste des détecteurs infrarouges et coentreprise de Thales et Safran, pourrait être la prochaine cible d'Exosens. Cette idée avait été évoquée en 2020, afin de combiner le savoir-faire d'Exosens dans l'intensification de lumière avec le leadership de Lynred dans le domaine de l'infrarouge. Cependant, les actionnaires de Lynred ne semblent pas favorables à une telle opération. Jean-Hubert Vial affirme qu'il n'y a pas de volonté de mariage de leur part et que Exosens n'a pas besoin de Lynred pour continuer à croître. Le groupe français a déjà démontré qu'il n'avait pas besoin de Teledyne non plus.
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