Zadig et la publication "Revue du Crieur" ferment leurs portes, les revues luttent pour survivre
EXCLUSIF – Après la fermeture de la "Revue du Crieur", c'est maintenant au tour de Zadig de mettre fin à sa publication. Cela montre à quel point il est difficile de maintenir une revue papier rentable sur le long terme.
Les mooks traversent une période difficile. La revue Zadig, publiée tous les trois mois depuis 2019, ferme ses portes cet hiver après la publication de 22 numéros. Éric Fottorino, le directeur de la revue et également éditeur du magazine Le 1, estime que Zadig a couvert la France de manière approfondie, tout comme America. Le tirage de la revue variait entre 15 000 et 18 000 exemplaires en fonction des numéros.
Le groupe envisage maintenant de lancer une nouvelle revue à parution mensuelle ou trimestrielle, tout en continuant à publier sa revue trimestrielle Légende. Bien qu'il ait été envisagé de relancer America, une revue qui avait connu un grand succès lors du premier mandat de Donald Trump, cela ne se fera finalement pas afin de suivre le retour du président américain à la Maison Blanche.
Une lutte pour rester à flot
Dans un contexte difficile pour les magazines trimestriels historiques, qui luttent pour rester à flot, on constate une baisse constante des ventes en librairie. La "Revue du Crieur", réalisée par Mediapart et les éditions La Découverte, cessera également sa publication à la fin de l'année. Selon Joseph Confavreux, qui était en charge du projet pour Mediapart, il est très difficile pour les magazines généralistes en format papier de se maintenir aujourd'hui. Lancée à 15 000 exemplaires, elle a fini par ne tirer que 3 500 exemplaires. Une personne des éditions de la Découverte commente : "C'est la vie de l'édition, il ne faut pas dramatiser. C'est le cycle naturel des revues qui naissent et parfois s'arrêtent".
Le magazine précurseur XXI maintient son tirage à 15 000 exemplaires par numéro. Acquis par Indigo Publications (éditeur de La Lettre et Africa Intelligence) en fin d’année 2023, le magazine se concentre désormais sur des contenus d’investigation. Il génère 10 % de son chiffre d’affaires grâce aux abonnements numériques, une source de revenus sur laquelle la revue souhaite se concentrer davantage. Le prix du magazine est passé de 19 à 22 euros en début d'année 2024 pour compenser l'augmentation des coûts de production. L'objectif de XXI est d'atteindre la rentabilité d'ici à 2026.
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