Difficultés Société Déplacements
L'écologie est un sujet qui met en avant le train en tant que concurrent direct de l'avion.
La compétition est intense entre le train et l'avion, avec des arguments qui ne sont pas toujours directement comparables, tels que l'impact sur l'environnement, le coût, la durée du voyage et le confort.
La SNCF souligne que l'impact environnemental du TGV est de seulement 4 grammes par kilomètre, soit 65 fois moins que celui d'un vol court-courrier. Cette information vise à encourager plus de clients à choisir le train.
Qui n'a jamais entendu ce message lorsqu'ils descendent du TGV, "Privilégiez le train! C'est agir pour l'environnement"? C'est la nouvelle priorité de la SNCF qui souhaite doubler le nombre de passagers ferroviaires en dix ans. Ils misent sur la sensibilité écologique des Français. Peu importe que l'entreprise ait été critiquée l'année dernière pour "publicité trompeuse" en affirmant que voyager en TGV émettait "80 fois moins de dioxyde de carbone qu'un voyage en avion". La Fédération nationale de l'aviation avait vivement réagi en portant l'affaire devant le jury de déontologie publicitaire, soulignant qu'il s'agissait seulement d'une moyenne pour l'ensemble des voyages longue distance en France. Ce différentiel peut varier en fonction des trajets.
La compagnie a pris en compte les critiques et a modifié ses messages. Valérie Darmaillacq, directrice de la transition durable de la compagnie, rappelle que malgré tout, le train reste bien moins polluant que l'avion. Elle cite les chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, qui établissent que le train émet seulement 11 grammes de CO2 par kilomètre parcouru par voyageur, comparé à 146 grammes pour une voiture thermique et 260 grammes pour un avion.
Est-ce que les jeunes sont encore intéressés par la prise de l'avion et travailler dans le domaine de l'aéronautique malgré le mouvement de "flight shaming" ?
Le train à grande vitesse (TGV) émet 65 fois moins de pollution que les vols domestiques. Selon elle, l'empreinte carbone du TGV est de seulement 4 grammes par kilomètre, ce qui est bien inférieur à celle des vols courts-courriers. Cependant, il est important de noter que ces chiffres ne tiennent pas compte de l'impact environnemental lié à la construction et à l'entretien des infrastructures ferroviaires, qui sont plus importantes pour le train que pour l'avion.
Cependant, est-ce une raison suffisante pour favoriser le train? Arnaud Aymé, membre du cabinet de conseil Sia Partners, reconnaît que comparer ces deux modes de transport n'est pas toujours satisfaisant. Surtout lorsque l'on considère les trajets de plus de quatre heures, les voyages avec correspondances, voire même les changements de gare, comme à Paris, qui rendent les déplacements en avion plus efficaces.
Les employés d'une petite entreprise située à Nantes ont eux-mêmes constaté qu'ils étaient réticents à prendre l'avion pour se rendre à un séminaire d'entreprise dans les Alpes. Ils ont trouvé le trajet proposé par l'application SNCF Connect peu attrayant, avec un départ à 4h53 du matin en TGV, un changement à Lyon-Part-Dieu pour prendre un premier TER jusqu'à Chambéry-Challes-les-Eaux, puis un second jusqu'à Notre-Dame de Briançon, et enfin terminer en voiture pendant trente minutes. Bien que cela aurait permis de limiter l'empreinte carbone à 13,87 kg de CO2 par voyageur, cela aurait pris huit heures de déplacement! En conséquence, ils ont finalement opté pour l'avion.
Est-il nécessaire de ressentir de la honte lorsqu'on voyage en avion ?
"Une situation favorable à l'avion sur le marché régional a été créée par le désinvestissement du rail dans les axes transversaux et la préférence donnée à la grande vitesse dans les radiales partant de Paris. Les compagnies aériennes à bas coûts telles que Ryanair et easyJet ont rapidement saisi cette opportunité. Cela est démontré par l'augmentation des liaisons aériennes entre les provinces, qui représentaient 39,1% du trafic domestique en 2019, contre 29% en 2010, selon les données de l'Union des aéroports français (UAF). Volotea, une compagnie espagnole, revendique désormais la première place en termes de nombre de lignes ouvertes sur le marché intérieur français d'ici 2023."
Il est important de souligner que la SNCF a du mal à rivaliser avec la concurrence, avec des tarifs de 14,99 euros pour un aller simple La Rochelle-Marseille le 11 novembre sur Ryanair, ou 29 euros pour un Bordeaux-Lille le 13 novembre sur Volotea. Arnaud Aymé rappelle que sur les longues distances, le train est désavantagé par les coûts élevés des péages sur le réseau français, qui représentent jusqu'à 40% du prix du billet. De plus, il n'est pas toujours facile ni rentable de remplir un TGV de 1000 places sur une base quotidienne pour les longs trajets, alors qu'une compagnie aérienne low cost avec des avions de moins de 200 sièges peut proposer des vols deux à trois fois par semaine. Le consultant observe que l'aviation a l'avantage dans les cas où il y a moins d'intensité de trafic.
Selon Greenpeace, les voyages en train au départ de la France sont en moyenne 2,6 fois plus coûteux que ceux en avion. L'ONG soutient qu'il est nécessaire de rendre le transport ferroviaire plus abordable, en proposant par exemple plus de tarifs réduits et de trains de nuit. Elle préconise la mise en place d'un "ticket climat national" similaire au "pass allemand" qui permet un accès illimité aux bus, métros et trains locaux pour seulement 49 euros. Le président Emmanuel Macron a promis de reproduire cette initiative en France, mais les discussions en cours avec les régions ne concernent pas les trains à grande vitesse.
Découvrez également les limites que les Français sont prêts à franchir pour l'environnement, que ce soit en matière d'avion, d'Internet ou de voitures électriques.
L'interdiction des vols de moins de 2h30 n'a eu qu'un impact limité. D'autres mesures plus strictes sont nécessaires. Selon la loi Climat et Résilience, les vols intérieurs seraient interdits s'il existe une alternative de moins de 2h30. Jusqu'à présent, seulement trois lignes ont été supprimées: Orly-Nantes, Orly-Bordeaux et Orly-Lyon, ce qui représente environ 5 000 vols sur les 200 000 vols intérieurs annuels. Thomas Juin, président de l'UAF, affirme que le report vers le train a eu lieu là où cela était pertinent, notamment sur les axes entre Paris et Strasbourg ou Paris et Bruxelles, où le TGV a pris la place de l'avion.
Air France a décidé de ramener son activité principale à l'aéroport de Roissy-CDG d'ici à 2026, en partie à cause de cette raison. Ils mettront également fin au service de navette entre Orly et les régions. Bien que les liaisons vers Marseille, Nice et Toulouse seront transférées à leur filiale low-cost Transavia, elles ne seront plus aussi fréquentes. Est-ce une première victoire pour le transport ferroviaire?
Air France et SNCF sont deux entreprises de transport.
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