Explosion des tarifs des mutuelles santé en 2024 : la santé devient de plus en plus coûteuse

Difficultés Société Bien-être

Hausse significative des tarifs des complémentaires santé : les dépenses de santé seront considérablement plus élevées en 2024.

Les prix des assurances maladie complémentaires vont connaître une hausse moyenne de 8,1% pour l'année prochaine. Cette augmentation des tarifs est mal acceptée par le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. Il encourage les citoyens français à comparer les offres et, si nécessaire, à changer de complémentaire santé.

Dans un établissement de santé, les tarifs des assurances santé augmenteront considérablement d'ici 2024.

Il est prévu que les frais de santé augmentent considérablement l'année prochaine. Selon les prévisions de la Mutualité française publiées le mardi 19 décembre, les tarifs des mutuelles devraient augmenter en moyenne de 8,1 % en 2024. Cela représente une augmentation des cotisations bien plus importante que celle appliquée en 2023 (+ 4,7 %). En détail, les prix des contrats individuels augmenteront de 7,3 % pour l'année à venir, ceux des contrats collectifs obligatoires (via l'entreprise) de 9,9 % et les contrats collectifs facultatifs de 7,7 %. Lors d'une conférence de presse, Eric Chenut, président de la Mutualité française, a justifié cette hausse des tarifs en expliquant que les dépenses de santé ont connu une croissance très forte en 2023.

Est-il nécessaire d'augmenter les coûts de santé à la charge des Français dans le budget de la Sécurité sociale pour 2024 ?

Alors que les compagnies d'assurance santé avaient initialement prévu une augmentation des remboursements de l'ordre de 3 à 4%, ces derniers ont finalement augmenté de 6%. Les dépenses de santé liées aux soins de ville, aux hôpitaux, aux médicaments et aux dispositifs médicaux ont explosé, notamment au premier semestre de 2023. "Rien qu'au cours des quatre premiers mois de l'année, les dépenses ont augmenté de 7,5%, ce qui nous inquiétait énormément", déclare Eric Chenut, soulignant l'obligation pour les compagnies d'assurance santé d'être équilibrées et de ne pas enregistrer de déficit. "Nous répercutons donc l'augmentation des dépenses de santé d'une année sur l'autre. Nous refusons catégoriquement que le financement du risque santé soit reporté sur les générations futures!"

Les mutuelles doivent faire face à des "dépenses nouvelles", en plus de l'augmentation de la demande de soins, ce qui finit par se refléter sur les cotisations des Français. Parmi ces dépenses, il y a la prise en charge des frais dentaires. Depuis le 1er octobre, l'Assurance maladie ne couvre plus que 60 % au lieu de 70 % de ces soins, ce qui oblige les complémentaires santé à prendre en charge 40 % au lieu de 30 %. Selon la Mutualité française, qui assure 35 millions de personnes, cela représente une facture de 500 millions d'euros par an. La même situation se produit avec la hausse de 1,50 euro de la consultation médicale (passée de 25 à 26,50 euros pour un médecin généraliste et de 30 à 31,50 euros pour un spécialiste) qui est remboursée à 70 % par la Sécurité sociale et à 30 % par les complémentaires santé.

Une autre nouvelle qui dérange quelque peu la Mutualité française, comprenant notamment Harmonie Mutuelle, Malakoff Humanis, MGEN, Aésio et Apicil : le 100 % santé continue de connaître un grand succès. Cette réforme, approuvée fin 2018, a progressivement mis en place des paniers de soins sans frais supplémentaires pour les patients en matière de soins dentaires, auditifs et optiques. Sa mise en œuvre progressive s'est terminée en 2021. Eric Chenut a souligné : "Nous pensions que les dépenses liées au 100 % santé atteindraient leur sommet en 2022, mais nous avons encore eu de nombreux patients qui ont utilisé ce dispositif en 2023, notamment pour des soins prothétiques dentaires importants. Nous n'avons pas encore totalement mesuré l'impact de cette réforme".

Selon les mutuelles, il était inévitable d'augmenter les cotisations, car elles n'avaient augmenté leurs tarifs que très peu ces dernières années. Cependant, le gouvernement, qui lutte contre l'inflation, ne trouve pas cette justification acceptable.

Après avoir réuni les organismes de complémentaires santé la semaine dernière, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a estimé que les hausses de prix annoncées par certains organismes, atteignant jusqu'à 12%, sont inacceptables. Dans une déclaration percutante publiée sur X (anciennement Twitter), il a déclaré qu'aucune explication valable ne lui avait été donnée pour justifier ces augmentations. Il a également encouragé les Français à comparer les offres des mutuelles et à résilier leur contrat actuel pour changer de complémentaire santé si nécessaire. Le ministre a affirmé que les assurés ne seraient pas utilisés comme des variables d'ajustement.

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Voici quelques éléments que j'ai recueillis après ma réunion ce matin avec les organismes complémentaires de sécurité sociale. Il est essentiel de faire preuve de transparence face à une augmentation des tarifs qui est en partie inexplicable. pic.twitter.com/M5r3O5zYYt

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Le débat sur les frais de gestion des complémentaires santé, qui rappelle la confrontation entre Emmanuel Macron et les gilets jaunes en 2018, refait surface. En effet, ces frais, qui ne cessent d'augmenter, contribuent à l'augmentation des cotisations des ménages. Afin de prévenir une nouvelle controverse, Eric Chenut anticipe en affirmant que les mutuelles ont redistribué 81% des cotisations de leurs adhérents en prestations santé cette année.

En ce qui concerne les 19 % restants, ces frais de gestion, ils sont utilisés pour financer les services d'accueil de nos clients, que ce soit en agence ou par téléphone. Il s'agit d'emplois en France, ce qui est un choix qui a un coût. Parmi les utilisations de cette enveloppe, on retrouve la prévention, l'action sociale, les services de téléconsultation, ainsi que le fonctionnement du tiers-payant pour éviter que le patient ait à avancer ses frais de santé. Selon Eric Chenut, les mutuelles ont d'ailleurs fait des efforts pour réduire ces coûts de gestion, ils ont diminué d'environ 2 % entre 2019 et 2021. Cependant, cela n'est pas encore suffisant pour freiner l'augmentation de la facture des consommateurs.

Assurance sociale

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