Electricité : le défi de la France pour reprendre le contrôle des prix et réduire sa dépendance au gaz

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Comment la France envisage de "regagner le pouvoir" sur les prix de l'électricité

Le gouvernement français est en train de revoir sa stratégie sur le marché de l'énergie en raison de l'augmentation des prix. Son objectif est de réduire sa dépendance au gaz. Cette situation est une opportunité pour EDF qui espère ainsi réduire sa dette de 65 milliards d'euros. Cependant, le gouvernement cherche quant à lui à contenir l'inflation.

En fin d'année 2022, Luc Rémont, qui est le président-directeur général d'EDF, et Bruno Le Maire, qui occupe le poste de ministre de l'Économie, se sont rendus à la centrale de Penly. À ce moment-là, EDF était en train de négocier avec l'État français son projet de contrats d'allocation de production nucléaire.

La semaine dernière, lors d'une réunion du Conseil de la planification écologique, Emmanuel Macron a annoncé que la France mettrait fin au marché actuel de l'électricité afin de reprendre le contrôle sur les prix. Une nouvelle loi sera mise en place d'ici la fin de l'année pour finaliser ce nouveau schéma.

Actuellement, le système est complètement déséquilibré. Bien que 85% de notre électricité provienne de sources non polluantes (grâce à l'énergie nucléaire), le prix de l'électricité est en grande partie déterminé par le marché du gaz, qui représente 75% du coût total. Dans les prochains jours, le directeur général d'EDF, Luc Rémont, devra proposer une solution qui reflète mieux la composition de la production électrique en France.

Aussi, est-ce que le plan de Macron pour la planification écologique permettra finalement à la France de respecter ses engagements?

Une option envisagée serait d'utiliser des contrats d'allocation de production nucléaire. Dans un premier temps, cela pourrait être fait avec des entreprises électro-intensives, qui sont de grandes consommatrices d'électricité. Ces entreprises fourniraient à EDF des fonds, ce qui l'aiderait à réduire sa dette (qui s'élève à 65 milliards d'euros). De plus, les électro-intensifs partageraient également les risques liés à l'exploitation, en fonction du volume d'électricité nucléaire produite.

Les autres entreprises et les PME pourraient également se voir proposer des contrats à long terme. Ces contrats seraient similaires à ceux utilisés dans le secteur des énergies renouvelables et seraient soumis à un plafonnement du prix par mégawattheure. Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l'énergie, souligne que EDF teste déjà ce dispositif en proposant une partie de sa production nucléaire existante aux enchères sur une période de cinq ans.

Un nouveau cadre réglementaire est en préparation pour remplacer l'Arenh (accès régulé à l'électricité nucléaire historique). Mis en place en 2010 après le refus de Paris d'ouvrir ses centrales à la concurrence, ce mécanisme contraignait EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à bas prix aux opérateurs alternatifs. Cependant, cette situation s'est révélée désastreuse pour l'électricien, lui faisant perdre 10 milliards d'euros l'année dernière lors de la crise énergétique. L'Arenh prendra fin le 31 décembre 2025, ce qui nécessite maintenant un changement de modèle et une projection vers l'avenir.

Il sera difficile de trouver la bonne solution, car EDF doit prendre en compte les intérêts de l'État, qui est son unique actionnaire. Récemment, une information provenant du site politique Contexte a révélé le coût de production de l'énergie nucléaire pour la période 2026-2030, tel que calculé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) : 60,70 euros par MWh, alors qu'EDF estime ce coût à 74,80 euros. Cette divergence de chiffres reflète deux logiques différentes qui s'opposent.

Également, l'association de l'hydrogène et de l'électricité nucléaire est considérée comme une combinaison dangereuse, mais surprenante.

Selon l'Etat, il est important que le prix de l'électricité soit proche des coûts de production. L'objectif est d'éviter de mettre les particuliers dans une situation financière difficile avec des factures élevées, tout en permettant aux entreprises d'avoir les ressources nécessaires pour investir. De son côté, EDF se concentre sur sa propre compétitivité. Le groupe doit faire face à de nombreux investissements, tels que la rénovation des centrales existantes, la modernisation des réseaux et la construction d'un nouveau parc de six réacteurs nucléaires EPR, pour un coût d'environ 25 milliards d'euros par an.

Selon Nicolas Goldberg, un expert du cabinet Colombus Consulting, EDF et le gouvernement doivent maintenant se mettre d'accord sur la quantité d'énergie nucléaire allouée aux contrats à long terme, ainsi que sur le prix plafond. Cependant, il y a une divergence d'opinion sur ce dernier point. Alors que l'État avance un prix de 60 euros selon l'évaluation de la CRE, EDF évoque un prix de 120 euros. Si ce dernier prix était accepté, EDF réaliserait une marge de 21 milliards d'euros avec une production annuelle de 350 térawattheures, ce qui est un montant astronomique susceptible de susciter des inquiétudes de la part de Bruxelles.

Les différents acteurs impliqués – le gouvernement, EDF et les organisations professionnelles – disposent désormais de quelques semaines pour parvenir à un accord sur le prix qui convient à tous.

EDF, une entreprise française, est principalement connue pour sa production d'énergie nucléaire. Cependant, il se peut que l'entreprise doive faire face à des problèmes liés à l'inflation.

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