Boiron en crise: un nouveau directeur général nommé pour redresser la barre

Suite à la décision de ne plus rembourser l'homéopathie, Boiron a choisi un nouveau directeur général. La société basée à Lyon, majoritairement détenue par la famille Boiron, revoit sa direction pour la deuxième fois en six mois. Cette décision fait suite à la fragilisation du groupe suite à la perte du remboursement de l'homéopathie en France.

Boiron, le leader mondial des traitements homéopathiques, subit les conséquences du déremboursement de l'homéopathie en France. Basé à Messimy, près de Lyon, le laboratoire détenu majoritairement par la famille Boiron cherche à se rétablir grâce à une nouvelle direction. En effet, son conseil d'administration a récemment nommé Pascal Houdayer, un professionnel expérimenté ayant travaillé pour des entreprises renommées telles que Orveon Global, Naos et Henkel Beauty Care, comme nouveau directeur général à partir du 1er janvier 2025.

Pour la deuxième fois en six mois, le groupe a un nouveau dirigeant : le 3 juillet dernier, Thierry Boiron a pris la direction générale à la place de Valérie Lorentz-Poinsot, qui occupait ce poste depuis plus de cinq ans. Valérie Lorentz-Poinsot restera impliquée aux côtés de Thierry Boiron, en tant que présidente du holding familial Boiron Développement et directrice générale déléguée du groupe, pour superviser certaines missions spécifiques, comme indiqué dans un communiqué de presse.

Je suis heureux d'accueillir Pascal [Houdayer] dans notre entreprise. J'ai travaillé étroitement avec lui récemment et je peux témoigner de sa compréhension approfondie et de son respect pour l'histoire et la culture de notre entreprise, déclare Thierry Boiron, qui a lui-même suggéré ce changement. Le nouveau dirigeant aura une tâche difficile, car son arrivée se fait dans un contexte tendu. Il y a exactement trois semaines, le 21 novembre, Boiron a annoncé un nouveau plan de restructuration de ses activités en France. Ce plan prévoit la suppression de 145 postes, dont 117 sont actuellement occupés et 28 sont vacants. Il est important de noter que le laboratoire avait déjà supprimé plus de 500 postes en 2021.

Boiron continue de faire face à des difficultés

Malgré ses tentatives de se diversifier rapidement, notamment en se tournant vers les tests du Covid-19 et de la grippe, Boiron n'a toujours pas réussi à se remettre de la fin du remboursement des médicaments homéopathiques par la Sécurité sociale. En 2019, suite aux critiques de certains médecins sur l'efficacité de l'homéopathie, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a décidé d'arrêter progressivement leur prise en charge. Autrefois remboursés à hauteur de 65 %, ces traitements ont vu leur taux de remboursement diminuer petit à petit, jusqu'à atteindre zéro depuis le 1er janvier 2021.

Une mauvaise nouvelle pour l'entreprise lyonnaise fondée en 1932. Bien qu'elle soit présente dans 50 pays, elle dépend encore à hauteur de 45 % de son chiffre d'affaires (493,24 millions d'euros en 2023) du marché français. Grâce à ses médicaments vendus en granules sous leur dénomination latine (Arsenicum album, Apis Mellifica et autres Nux Vomica) et à ses produits spécialisés bien établis dans les armoires à pharmacie des familles, elle domine ses concurrents Lehning et Weleda.

Cependant, l'entreprise a subi une forte baisse de ses ventes depuis que le gouvernement a pris cette décision. Boiron a déclaré que les volumes avaient diminué de trois fois en cinq ans, ce qui représentait une perte de plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cette diminution des ventes est due à la diminution des prescriptions médicales, en particulier des préparations magistrales, suite au déremboursement. Pour s'adapter à cette situation, l'entreprise a annoncé un plan de restructuration qui prévoit la fermeture de quatre établissements de distribution et la suppression de postes dans plusieurs villes.

Parcours difficile en bourse

La situation est difficile. Est-ce que les économies réalisées seront suffisantes pour sauver l'entreprise fragilisée, dont le chiffre d'affaires a baissé de près de 8 % en 2023 et le résultat net de 20 % (à 35 millions d'euros) ? Rien n'est certain. De plus, les perspectives pour le groupe au premier semestre de 2024 ne sont pas encourageantes, avec un bénéfice net en baisse de 78,5 % à 3,33 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en recul de 4,8 % à 228,3 millions. Invest securities, cité par l'agence AOF, souligne que "les économies réalisées par cette réorganisation n'ont pas été précisées". En bourse, l'action Boiron continuait de baisser en milieu de journée ce jeudi (-0,19 % à 26,35 euros), après une chute de 35,35 % depuis le début de 2024.

Bulletin

Recevez les informations et les contenus exclusifs de l'équipe éditoriale directement dans votre messagerie électronique.

Bulletins d

Profitez quotidiennement de la meilleure information disponible.

Ressources intéressantes

Les applications pour smartphones

La diffusion d'informations en

Votre publication sous forme électronique

Les différentes pages web appartenant

Magazine Science et Avenir

L'étude

Le passé des événements pass

Retour en haut