BlaBlaCar : Le défi des transports en entreprise et les défis post-Covid

Défis Société Déplacements

Partage de voiture, transport en commun, déplacements réguliers… comment BlaBlaCar a redémarré sa croissance à l'échelle mondiale après la pandémie de Covid-19.

Suite à l'arrêt soudain causé par la pandémie de Covid-19, BlaBlaCar, leader du covoiturage, a rapidement repris son développement en proposant des trajets en bus et des solutions pour les déplacements domicile-travail. La société étend ses services dans différents pays tels que l'Inde, le Brésil et la Turquie, en accélérant sa croissance dans toutes les directions.

Son application est devenue une solution populaire pour les voyageurs cherchant un moyen de transport alternatif lors des grèves ou des incidents à la SNCF. Suite au sabotage des lignes TGV le 26 juillet, les réservations de BlaBlaCar ont augmenté de 150 % pendant la période estivale. Cela a été une opportunité pour cette entreprise française bien connue. Malgré une baisse d'activité pendant la pandémie de Covid, BlaBlaCar a connu une croissance significative avant le premier confinement annoncé par Emmanuel Macron, qui a stoppé brusquement son activité.

Découvrez également le succès de la compagnie aérienne Wizz Air avec son offre de vols illimités dans le secteur du transport aérien.

Après cinq ans, l'entreprise, toujours dirigée par les trois actionnaires et des investisseurs, a presque doublé son chiffre d'affaires (253 millions d'euros en 2023), enregistrant une augmentation de 29 % par rapport à l'année précédente. Arnaud Aymé, de Sia Partners, souligne que les préoccupations environnementales des utilisateurs de covoiturage ont été renforcées par la crise du pouvoir d'achat et l'augmentation des prix du carburant.

En 2023, 80 millions de personnes ont utilisé les services de covoiturage en voiture et en bus de cette plateforme, ce qui représente une augmentation de 23%. Cette plateforme est largement dominante en France, avec 20 millions d'utilisateurs inscrits. Cependant, c'est au Brésil qu'elle connaît la croissance la plus importante, devenant ainsi son principal marché en termes de trajets partagés.

Avec une croissance rapide depuis sa création en 2006, la start-up qui est maintenant une entreprise multinationale a étendu sa présence en Europe, au Mexique, en Inde et en Turquie. Au fil des ans, elle s'est diversifiée en rachetant Ouibus à la SNCF en 2019 pour lancer BlablaCar Bus, offrant ainsi des services de covoiturage et de bus longue distance. Cette stratégie lui a permis d'offrir des options de transport adaptées aux besoins des voyageurs, que ce soit pour des trajets point à point en covoiturage ou des liaisons entre grandes villes en bus à bas coût.

Le service de bus longue distance BlaBlaCar Bus à Berlin est en plein essor depuis son lancement en 2019, offrant un réseau amélioré et flexible pour répondre aux besoins saisonniers. Crédit photo: Markus Nass pour BlaBlaCar.

Ayant enregistré des pertes cumulées de 165 millions d'euros entre 2013 et 2017, la filiale de la compagnie ferroviaire a été redressée en ouvrant de nouvelles lignes en Europe grâce à la renommée de la marque BlaBlaCar et en confiant l'exploitation des cars à des compagnies régionales indépendantes, sous contrat. Le réseau a également été optimisé et adapté aux fluctuations de la demande saisonnière. Désormais en pleine croissance et considérés comme rentables par le dirigeant, les trajets en bus longue distance représentent un tiers de l'activité de transport en France, sans que le montant de cette rentabilité ne soit précisé.

Une prime de 100 euros a été mise en place par une entreprise pour inciter les navetteurs domicile-travail à utiliser des solutions de covoiturage. Cette cible est considérée comme essentielle pour la croissance de l'entreprise, car le marché du covoiturage classique atteint sa maturité en France et en Europe. Malgré la complexité des trajets domicile-travail, avec des destinations variables chaque jour, le marché est jugé comme ayant un fort potentiel de développement. Actuellement, plus de deux tiers de ces trajets sont effectués en voiture, et la plupart des conducteurs voyagent seuls.

Afin de se démarquer de ses concurrents (Karos, Ynstant), BlaBlaCar a acquis l'année dernière le leader du secteur, Klaxit, intégré dans l'application BlaBlaCar Daily. Bien que cela reste encore modeste, avec 7 millions de trajets effectués l'année dernière, l'activité est en pleine expansion selon Nicolas Brusson qui vise à atteindre les 10 millions en 2024, ce qui représenterait 10 % de leur chiffre d'affaires.

Le chef d'entreprise compte sur l'implication des grandes sociétés (Airbus, Orange, Carrefour) pour attirer de nouveaux abonnements. De plus, le groupe bénéficie de la prime de 100 euros, introduite depuis le 1er janvier 2023 par le gouvernement pour les nouveaux conducteurs effectuant dix trajets, ainsi que des accords conclus dans le cadre de la loi LOM (loi d'orientation des mobilités) qui permettent de soutenir le covoiturage domicile-travail par le biais d'appels d'offres avec les autorités locales.

Une collecte de fonds de 100 millions d'euros a été réalisée, mais une incertitude persiste et pourrait impacter le modèle économique de l'entreprise en question : le futur des certificats d'économie d'énergie (CEE). Ces certificats, payés par les fournisseurs d'énergie tels que TotalEnergies, ont été un soutien important ces vingt dernières années pour attirer de nouveaux clients et séduire les investisseurs. Cependant, le 25 juin, le Conseil d'Etat a annulé ce dispositif, le qualifiant de "manne financière indue".

Découvrez également comment les petites entreprises de vélos (comme Lime, Dott, Wheelskeep) profitent du jackpot des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Discrètement, BlaBlaCar ne conteste pas la décision. Selon son PDG, cela ne remet pas en question le plan de développement de l'entreprise. La levée de fonds de 100 millions d'euros effectuée l'année dernière auprès de BNP Paribas, Société Générale et Citibank vise à poursuivre les acquisitions pour renforcer sa position sur le marché. Le dirigeant rappelle que des cibles sont en vue depuis deux ans, sans les spécifier. La baisse des valorisations dans le secteur technologique devrait faciliter de bonnes affaires.

L'industrie rentable des certificats d'économie d'énergie est actuellement en

Depuis 2012, BlaBlaCar a bénéficié du financement par les fournisseurs d'énergie du système d'obligations environnementales appelé CEE (certificats d'économie d'énergie). Les associations écologistes critiquent cette aide qualifiée de rente opaque et dont l'efficacité est remise en question. En échange de chaque nouveau client, la start-up recevait 130 euros de TotalEnergies, dont elle redistribuait entre 25 et 100 euros sous forme de primes, en fonction du nombre de trajets réalisés sur trois mois. Cette pratique a été remise en question par des concurrents comme Flixbus, qui ont contesté la légalité de cette aide devant le Conseil d'Etat. Cette requête a finalement abouti le 25 juin dernier. Selon les dirigeants de BlaBlaCar, cette aide a été importante pour leur développement, mais a également profité à d'autres acteurs du secteur. Certains estiment cependant que cela a créé une concurrence déloyale et favorisé des pratiques peu souhaitables.

Plateforme de covoiturage Véhicule à moteur

Donner son accord et poursuivre

Préférences pour recevoir des alertes d'informations personnalisées.

Nous avons bien pris en compte vos choix.

Si vous voulez changer les sujets qui vous intéressent, il vous suffit de cliquer sur le lien Notifications situé en bas de chaque page du site.

Vous avez souscrit pour être informé en temps réel, quels sujets vous intéressent?

J'aimerais ne recevoir que les alertes d'information dans les catégories suivantes:

Retour en haut