Le tribunal administratif de Toulouse a reporté sa décision concernant la poursuite du chantier de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse, ce qui a provoqué la colère des écologistes. Il a choisi de relancer l'instruction, repoussant ainsi toute décision de plusieurs mois.
Le sujet suscite une vive controverse parmi les militants écologistes en raison de l'importance de la décision à venir concernant la construction de l'autoroute A69 Castres-Toulouse. Le tribunal administratif de Toulouse a décidé le lundi 9 décembre de relancer l'instruction et de reporter sa décision sur la légalité des autorisations environnementales. Cela signifie que le chantier pourrait se poursuivre pendant plusieurs mois avant que le tribunal ne se prononce officiellement.
Selon un communiqué publié par le tribunal, des documents supplémentaires ont été ajoutés au dossier par certaines parties après l'audience du 25 novembre. Ces documents ont été partagés avec toutes les parties impliquées dans l'affaire afin de permettre un débat complet et éclairé sur les arguments et éléments qui y sont présentés, dans le souci de garantir une justice équitable. Aucune information supplémentaire n'a été donnée à ce sujet.
Depuis deux années, l'autoroute A69 a suscité une forte opposition : des zones à défendre ont été établies dans diverses zones boisées, des manifestations importantes de défenseurs de l'environnement ont eu lieu le long du tracé, entraînant des affrontements avec les autorités, ainsi que des actions en justice de diverses natures.
La députée écologiste de Haute-Garonne, Christine Arrighi, a critiqué la stratégie du fait accompli qui consiste à réaliser les travaux d'infrastructures avant de les régulariser par la suite. Elle a déploré les manœuvres dilatoires et demandé un arrêt temporaire des projets routiers et autoroutiers afin d'éviter de se retrouver dans une situation similaire à celle actuelle.
L'entreprise Atosca, spécialisée dans la construction et future concessionnaire, annonce que 300 millions d'euros ont déjà été dépensés dans le projet depuis son début en avril 2023, sur un budget total prévu de 450 millions. De plus, 70 % des structures d'art ont déjà été achevées.
Cependant, le 20 novembre dernier, de manière inattendue, la personne chargée de rendre un avis devant la justice administrative s'était opposée au projet de construction de l'autoroute, recommandant d'annuler les autorisations délivrées par les préfectures, ce qui aurait entraîné l'arrêt des travaux.
Ce segment de route de 53 kilomètres, prévu pour être ouvert à la circulation d'ici la fin de l'année 2025 afin de faciliter l'accès au sud du département du Tarn, devrait réduire d'environ vingt minutes le temps de trajet d'environ une heure et demie.
Certains opposants considèrent que le gain de temps offert par ce projet est insignifiant comparé aux dégâts causés par la destruction des zones humides, des terres agricoles, des écosystèmes et des nappes phréatiques. Ils soulignent également que la route nationale actuelle n'est pas encore saturée.
Avancée des travaux
La décision prise ce lundi autorise Atosca à continuer ses activités pendant plusieurs mois avant une décision finale. Un représentant de l'entreprise a déclaré : "Atosca prend en compte la décision du tribunal administratif de Toulouse. Nous remettrons nos documents dans les 45 jours impartis. Les travaux se poursuivent sans interruption."
Le député Jean Terlier du Tarn, membre du parti d'Emmanuel Macron, préfère ne pas se vanter de cette victoire. Selon lui, il serait inapproprié d'avoir un tribunal administratif contester une décision d'utilité publique approuvée par le Conseil d'État et légitimant ainsi le projet en cours.
Remise en question de l'isolement géographique du territoire
La mise en place de l'autoroute A69, un projet soutenu par l'État, bénéficie du soutien de nombreux élus locaux, du département du Tarn et de la région Occitanie, ainsi que de partenaires privés tels que Pierre Fabre, un important acteur de l'industrie pharmaceutique en France.
Face aux arguments avancés, Mona Rousseau, qui était en charge du rapport, avait estimé qu'il était exagéré de parler d'une situation réelle d'isolement dans le sud du Tarn.
La juge a aussi mentionné que le fait de gagner du temps avec cette autoroute payante entraînerait une détérioration de la route gratuite, car l'itinéraire alternatif traversant à nouveau les villes de Soual et Puylaurens dans le Tarn, puisque leurs déviations actuellement gratuites font partie de l'A69.
(Selon l'Agence France
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