Le tribunal administratif de Toulouse a décidé de reporter sa décision concernant la poursuite des travaux de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Cette décision a été très décevante pour les écologistes, qui voient le chantier se poursuivre sans interruption. Le tribunal a prévu de reprendre l'instruction du dossier, repoussant ainsi toute décision de plusieurs mois.
Le sujet suscite beaucoup de controverse et de colère parmi les militants écologistes. Après avoir été très attendue, la décision du tribunal administratif de Toulouse concernant la suite du projet de construction de l'autoroute A69 Castres-Toulouse a été de relancer l'instruction. Il faudra plusieurs mois avant qu'il ne se prononce sur la légalité des autorisations environnementales, laissant ainsi la possibilité au chantier de se poursuivre pendant ce temps.
Selon une annonce du tribunal, des documents supplémentaires ont été ajoutés au dossier par certaines parties après l'audience du 25 novembre. Ces documents ont été partagés avec toutes les parties impliquées dans l'affaire afin de permettre un débat complet et éclairé sur les arguments et éléments présentés, mais sans donner plus de détails.
Pendant les deux dernières années, il y a eu une forte opposition à l'A69, avec la création de ZAD (zones à défendre) dans plusieurs zones boisées, de grands rassemblements de militants écologistes le long du tracé, des affrontements avec les forces de l'ordre et des actions en justice de diverses natures.
La députée écologiste de Haute-Garonne, Christine Arrighi, a critiqué la stratégie consistant à réaliser des travaux avant de les régulariser par la suite, qualifiant cela de manœuvres dilatoires. Elle demande un arrêt temporaire des projets routiers et autoroutiers pour éviter de se retrouver dans une situation similaire à celle actuelle.
Atosca, une entreprise spécialisée dans la construction et future concessionnaire, souligne qu'elle a investi près de 300 millions d'euros dans le chantier depuis qu'il a commencé en avril 2023. Ce montant représente 70 % du budget prévisionnel de 450 millions d'euros et la société a déjà achevé 70 % des ouvrages d'art prévus.
Cependant, le 20 novembre dernier, de manière inattendue, la personne chargée de rendre un avis avait exprimé son opposition au projet de construction, demandant à la justice administrative d'annuler les autorisations préfectorales accordées pour l'autoroute, ce qui aurait entraîné un arrêt des travaux.
Ce tronçon de route de 53 km est prévu d'être ouvert fin 2025 pour faciliter l'accès au sud du département du Tarn. Il permettra de réduire le temps de trajet d'environ 20 minutes sur un parcours de 1h30.
Certains opposants considèrent que le gain de temps apporté par ce projet est insignifiant en comparaison des dommages causés aux zones humides, terres agricoles, écosystèmes et nappes phréatiques. Ils soulignent que la route actuelle n'est pas pleinement utilisée et que les travaux nécessaires pourraient avoir des conséquences néfastes sur l'environnement.
Continuation des travaux
La décision prise ce lundi autorise Atosca à continuer ses activités pendant plusieurs mois avant toute nouvelle décision. Un représentant de l'entreprise a déclaré: "Atosca prend note de la décision du tribunal administratif de Toulouse. Nous fournirons nos documents dans le délai de 45 jours accordé. Les travaux se poursuivent sans interruption."
Le député Jean Terlier du Tarn, membre du parti d'Emmanuel Macron, ne souhaite pas se montrer trop fier de cette décision. Il estime qu'il serait inapproprié à ce stade d'aller à l'encontre d'une décision d'utilité publique validée par le Conseil d'État et qui a légitimé entièrement ce projet qui est maintenant en cours de réalisation.
Remise en question de l'isolement géographique du territoire
De nombreux élus locaux, le département du Tarn et la région Occitanie soutiennent la construction de l'A69, un projet initié par l'État. Des acteurs privés tels que Pierre Fabre, un important groupe pharmaceutique français, sont également impliqués dans ce projet.
En réaction à leurs points de vue, la rapporteure publique Mona Rousseau avait estimé qu'il était exagéré de parler d'une réelle situation d'isolement pour le sud du Tarn.
La juge a aussi noté que le fait de gagner du temps avec cette autoroute payante entraînerait une détérioration de la route gratuite, car l'itinéraire alternatif passant à nouveau par les villes de Soual et Puylaurens dans le Tarn, puisque les routes de contournement, actuellement gratuites, font partie de l'A69.
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