Arkema en crise : la lutte pour sauver son usine en Isère suite à la chute de Vencorex

La société de chimie Arkema fait face à des difficultés suite à la chute de son sous-traitant Vencorex, ce qui met en péril son usine située en Isère. En raison de l'arrêt de fourniture de sel par Vencorex, l'usine d'Arkema à Jarrie, près de Grenoble, est dans l'incapacité de fonctionner. Pour sauver l'usine et les emplois de ses 340 salariés, le groupe dirigé par Thierry Le Hénaff envisage une réorganisation urgente de ses activités.

À proximité de Grenoble, à Jarrie, l'entreprise Arkema fait face à une pénurie de sel. Le sous-traitant de l'industrie chimique Vencorex, menacé de fermeture, a entamé une grève illimitée depuis le 23 octobre dans le village voisin du Pont-de-Claix. Spécialisé dans les isocyanates, utilisés dans les peintures et vernis industriels, il est le seul fournisseur de sel pour le site isérois d'Arkema depuis 1968. Cette interruption brutale de l'approvisionnement affecte gravement les activités de l'usine, qui emploie 340 salariés, et qui dépendent de cet approvisionnement pour fonctionner normalement.

Selon les informations fournies par Arkema, le sel fourni est très spécifique et difficile à remplacer en raison de ses exigences de pureté. Le contrat de fourniture en cours avec Vencorex était prévu jusqu'en mai 2027. Le 4 décembre, la direction du groupe s'est rendue sur le site de Jarrie pour discuter de la situation avec les employés et les syndicats, et leur présenter un plan de réorganisation des activités en réponse à la crise.

Un groupe de travail spécial a été mis en place chez Arkema pour gérer la crise liée au dossier Vencorex. Depuis septembre, cette équipe travaille sur les conséquences de la crise qui touche l'industrie. Arkema est en contact régulier avec les salariés, les organisations syndicales, les clients, les fournisseurs alternatifs, les pouvoirs publics et les élus locaux pour préserver au mieux l'activité et l'emploi sur son site de Jarrie.

Face à une situation d'urgence, Arkema a pris la décision il y a quelques semaines de prioriser la réaffectation de ses stocks restants de sel aux unités de l'usine travaillant pour les secteurs de l'aérospatiale et du nucléaire. Cependant, avec une diminution constante des volumes disponibles, le groupe dirigé par Thierry Le Hénaff est actuellement à la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement en sel. Des tests sont en cours pour évaluer des solutions alternatives et déterminer si elles sont adaptées aux exigences spécifiques de leurs activités.

Le temps presse. PTT GC a décidé de se retirer de Vencorex, que ce soit avec ou sans un repreneur. Dans une lettre datée du 29 novembre 2024, le groupe thaïlandais a refusé de financer une période de transition pour permettre à sa filiale en difficulté de continuer la production de sel au-delà de la procédure d'observation qui se termine le 10 mars prochain, ce qui est une source de préoccupation pour Arkema. Selon Arkema, il faudrait entre un et trois ans pour trouver une solution d'approvisionnement alternative compatible avec toutes les activités de Jarrie.

Arkema a décidé d'examiner la possibilité de réorganiser l'usine de Jarrie afin de préserver une partie importante de ses activités, en particulier les unités de production d'eau oxygénée, de chlorate et de perchlorate. Ces activités sont moins gourmandes en sel et Arkema occupe une position de leader mondial ou européen dans ce domaine. En revanche, l'avenir des autres activités du site (comme la production de chlore, de soude, de chlorure de méthyl et de fluides techniques) reste incertain. Selon le groupe, les solutions alternatives actuelles ne permettent pas d'obtenir les quantités et la qualité de sel nécessaires pour maintenir ces activités à un niveau de compétitivité satisfaisant.

Avant d'être mis en place, ce projet de réorganisation doit être présenté aux représentants du personnel au début de l'année 2025. Arkema affirme cependant qu'il n'y a actuellement aucun plan de licenciement envisagé malgré la réduction prévue des activités à Jarrie. Avant d'en arriver là, des solutions de mobilité au sein du groupe pourraient être envisagées. Cependant, cela pourrait ne pas suffire à apaiser les inquiétudes des syndicats et des élus locaux de la région de Grenoble. Toutes les parties concernées devront se réunir à nouveau pour discuter de l'avenir incertain de Vencorex lors d'une visioconférence avec le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, le jeudi 5 décembre. Si le rendez-vous est maintenu, suite à la motion de censure contre le gouvernement votée mercredi soir.

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