Défis en milieu professionnel
Airbus est en faveur de la création d'un consortium afin d'acquérir Atos BDs, et la possibilité d'un partenariat avec Thales est envisagée. Cette décision a été annoncée par Régis Soubrouillard, journaliste, le 20 décembre 2023 à 06h30, et mise à jour à 14h35. La durée de l'écoute de cet article est de 6 minutes. Cette information est réservée aux abonnés.
Airbus, une entreprise spécialisée dans l'aéronautique et la défense, est en train de discuter à nouveau avec Atos pour acheter la division stratégique d'Atos BDs (Eviden). Cette division regroupe les domaines de la cybersécurité, du big data et des supercalculateurs.
Airbus envisage toujours d'acquérir Atos BDs (Eviden), mais il préférerait un montage impliquant un consortium d'entreprises plutôt qu'une acquisition directe. Le Figaro a rapporté que l'avionneur européen s'intéressait aux activités de cybersécurité, de big data et de supercalculateurs d'Atos. Un exemple de consortium mentionné est l'organisation de MBDA, leader européen dans la conception de missiles, qui est détenu par BAE Systems, Airbus et Leonardo. MBDA est ensuite divisé en plusieurs filiales.
Il est également intéressant de noter que les entreprises Airbus et Boeing ont reçu de nombreuses commandes importantes pour leurs avions.
Laurent Collet-Billon, ancien directeur de la DGA et actuel membre du conseil d'administration d'Atos, a suggéré l'idée de relancer les négociations avec Airbus en proposant la création d'un consortium. Cependant, cette opération s'avère complexe à réaliser, car il faut trouver les bons partenaires. Selon nos informations, Thales, une entreprise industrielle, a été sollicitée pour faire équipe avec Airbus, et peut-être qu'un troisième acteur pourrait également rejoindre le projet. Thales n'a pas encore donné sa réponse, mais une source bien informée confirme que Thales serait le candidat le plus naturel pour ce projet.
Garantir la sécurité des communications
Le directeur général du groupe français d'électronique, Patrice Caine, a toujours montré son intérêt pour les activités de cybersécurité d'Atos. Cependant, il n'a jamais exprimé le désir de prendre le contrôle total de la branche BDs. De son côté, l'ancien PDG d'Atos, Bertrand Meunier, n'a jamais ouvert la porte à cette éventualité. En juillet 2023, Thales semblait donc abandonner tout projet de participation et, lors de l'acquisition du groupe américain Imperva, Patrice Caine déclarait : "Pour la 250ème fois, BDS n'est pas à vendre, et nous ne sommes pas intéressés par Eviden !".
On aurait aussi demandé au groupe Dassault de rejoindre le consortium, mais pour l'instant, ils ne semblent pas intéressés. Lorsqu'on les a contactés, ni Bercy ni le ministère des Armées n'ont souhaité faire de commentaires sur ces informations.
Airbus rencontre des difficultés pour mener à bien son projet BDs, qui doit également surmonter d'autres obstacles. Tout d'abord, il y a des soupçons selon lesquels l'entreprise défend principalement les intérêts allemands. Ces suspicions se concentrent notamment sur la branche Defence and Space d'Airbus, qui est impliquée dans ce projet et qui est basée en Bavière. Heureusement, les deux entités sont déjà partenaires depuis de nombreuses années dans le domaine de la cybersécurité et ont déjà conclu des accords de partenariat stratégiques.
Pour Airbus, la société Atos BDs est d'une grande importance stratégique. La protection des communications est l'un des principaux défis dans les domaines de la défense et du renseignement. Cela est particulièrement crucial pour les recherches sur le cloud de combat du Scaf, l'avion de combat européen, dont Airbus Defense and Space est en charge en partie.
Au sein de la division Big Data et Cybersécurité (BDs), il y a deux principales activités : l'Advanced Computing qui concerne les supercalculateurs, une technologie essentielle pour assurer la souveraineté numérique des États, et la cybersécurité, en particulier le chiffrement des données, une autre spécialité stratégique d'Atos BDS.
Kretinsky continue ses discussions pour Tech Foundations. Airbus, reprenant le contrôle des négociations, revient en force. L'entreprise avait déjà manifesté son intérêt pour une participation dans Atos BDs au début de l'année 2023, mais avait reporté ce projet en raison de conditions financières non satisfaites. Le ministère des Armées avait également compromis cette opération en jugeant Airbus "trop proche des Allemands". Cependant, Airbus n'a jamais abandonné ses ambitions de participation.
La situation actuelle est stressante chez Atos BDS. Cette branche, qui était autrefois prospère au sein de la société mère, traverse une période difficile et a perdu son dirigeant, Jean Philippe Poirault, comme l'avait rapporté Challenges. Il a été remplacé par Yves Bernaert, ancien directeur d'Europe Accenture Technology, qui occupe maintenant le poste de directeur général d'Atos. Son objectif principal est de finaliser la séparation des activités et de gérer le futur groupe Eviden.
Thales est préparé pour l'ère quantique, mais il éprouve de la crainte envers l'intelligence artificielle.
En ce moment, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est en train de négocier pour prendre le contrôle de Tech Foundations, la division d'Atos qui se concentre sur les services d'infogérance. Initialement, le groupe avait demandé à Kretinsky de prendre une participation dans Atos BDs afin de faire face à sa dette. Cependant, Kretinsky ne s'intéressait pas vraiment à cette division d'Atos qui sera intégrée dans le futur Eviden. Il est même prêt à offrir de meilleures conditions pour sortir du projet Eviden et se concentrer sur le dossier Tech Foundations.
David Layani, qui a révélé récemment qu'il possédait désormais 11,4 % des actions d'Atos, avait précédemment manifesté son intérêt pour Eviden en septembre 2022. Cependant, le conseil d'administration d'Atos avait complètement ignoré l'offre d'acquisition présentée par OnePoint et l'avait rejetée.
Airbus et Atos.
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