LVMH investit dans l'entreprise hôtelière Les Domaines de Fontenille. En devenant actionnaire, le leader mondial du luxe apporte un nouvel élan et des opportunités de croissance à ce groupe d'hôtels de charme qui nécessite d'importants investissements.
Il s'agit d'une petite chaîne hôtelière de luxe composée de 11 établissements, fondée en 2016 par Frédéric Biousse, ancien dirigeant de grandes marques de mode, et Guillaume Foucher, galeriste à Paris. Le Domaine de Fontenille dans le Lubéron est l'un de leurs hôtels de charme, qui se situent dans des régions telles que le Perche, la Provence, les Landes, l'île d'Yeu, Minorque et la Toscane. Deux nouveaux établissements verront le jour à Perros-Guirec en Bretagne, face à la mer au printemps 2025, et à Aix-en-Provence en 2026 pour compléter leur collection. Ces hôtels ne sont pas des palaces, mais peuvent être comparés à la catégorie des Relais et Châteaux.
Dans la région du Perche, située dans le département de l'Eure-et-Loir, entre les villes de Dreux et d'Evreux, deux partenaires ont acheté Primard, un ancien château appartenant à Catherine Deneuve qui a été transformé en une magnifique maison d'hôtes avec un restaurant gastronomique et un spa. Cet établissement est actuellement leur plus grand hôtel, mais leur a coûté près de 30 millions d'euros pour l'achat et les rénovations. Malgré cela, il n'a pas encore atteint un équilibre financier satisfaisant en termes de retour sur investissement (ROI). Ce problème n'est pas unique à cet hôtel.
D'après les informations non vérifiées par Challenges auprès de la direction de l'entreprise et de ses actionnaires indisponibles, ce groupe qui possède ses propres biens immobiliers génère un chiffre d'affaires d'environ 50 millions d'euros. Cependant, malgré la qualité de ses résidences et hôtels, il a accumulé une dette de plus de 80 millions d'euros, ce qui l'a obligé à mobiliser d'importantes ressources financières et à augmenter le nombre de ses actionnaires.
Une entreprise est confrontée à des problèmes financiers en raison de ses coûts élevés. Son concept de "luxe abordable" avec des chambres facturées entre 280 et 400 euros par nuit n'est pas très rentable en raison de ses coûts fixes élevés. Chaque hôtel de cette entreprise compte en moyenne 20 chambres, ce qui nécessite l'emploi d'au moins 7 ou 8 salariés. De plus, les frais de siège de ce petit groupe hôtelier, qui emploie environ une vingtaine de salariés, sont également mentionnés comme un poids financier supplémentaire.
Récemment, la Caisse des Dépôts a investi 50 millions d'euros pour devenir actionnaire en novembre 2023. Elle rejoint le fonds d'investissement Florac de la famille Meyer-Dreyfus, l'homme d'affaires Elie Kouby (associé de Frédéric Biousse dans le fonds Experienced Capital), Primwest, et les banques. Étant donné que ces actionnaires ne voulaient pas apporter de capitaux supplémentaires à l'entreprise, le groupe LVMH et la société d'investissement Anaïs Ventures de la famille Firmenich ont maintenant rejoint le capital sans divulguer le montant de leur investissement. Selon un banquier, il s'agirait de 90 millions d'euros pour une participation minoritaire.
Avec ce récent investissement, Les Domaines de Fontenille envisagent d'acheter et de rénover de nouveaux biens immobiliers. La marque affirme posséder une communauté de clients fidèles et s'engage à accélérer son expansion en France et à l'étranger.
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