Lors de l'Assemblée Générale de Vivendi qui s'est déroulée le 9 décembre, les actionnaires minoritaires qui s'opposaient à la scission du groupe n'ont pas pu empêcher Yannick Bolloré de faire avancer son projet. Malgré les doutes et les critiques, le fils du PDG historique a obtenu l'approbation de son projet par plus de 97% des voix.
Les actionnaires de Vivendi se pressent à l’entrée des Folies Bergère à Paris, tenant une enveloppe à la main. La plupart d'entre eux sont des personnes âgées vêtues de manteaux chauds, attendant devant la salle de spectacle. L'assemblée générale de Vivendi, initialement prévue à l'Olympia appartenant au groupe et à Vincent Bolloré, a été déplacée aux Folies Bergère, situées à proximité des Grands Boulevards. Pendant ce temps, une fanfare joue "Bella Ciao" à l'extérieur. Un groupe de militants, appelé le collectif des Soulèvements de la Terre, organise un rassemblement pour demander le désarmement de Bolloré. La police les entoure pacifiquement et certains participants sont arrêtés et verbalisés.
Lors de cette réunion prévue pour le 9 décembre, aucun trouble ne sera accepté. Des policiers contrôlent l'entrée de la salle. Il est impossible d'entrer dans le hall sans prouver que l'on possède des actions de Vivendi et avoir reçu une invitation officielle. Les taxis s'arrêtent, déposent leurs passagers devant la grande fresque de style Art Déco réalisée par le sculpteur Maurice Pico. A l'intérieur, des cadeaux ont été préparés pour les invités. Des bouteilles de vin, provenant du vignoble personnel de Vincent Bolloré, le Domaine de la Croix sur la Côte d'Azur. Les actionnaires de Vivendi pourront repartir avec leur vin de qualité, mais seulement après avoir rempli leurs obligations en tant qu'actionnaire.
Une écrasante majorité des actionnaires de Vivendi ont approuvé le projet de scission du groupe dirigé par la famille Bolloré. Ce projet, préparé par Yannick Bolloré et Arnaud de Puyfontaine, prévoit de diviser Vivendi en quatre entités distinctes à partir du 17 décembre. Les actionnaires ont validé le projet avec plus de 97 % des voix, ce qui permettra d'introduire Canal+ en Bourse à Londres, Havas à Amsterdam et Louis Hachette avec Lagardère sur Euronext Growth, tout en conservant un portefeuille de participations au nom de Vivendi à Paris. Ce plan n'a rencontré aucune opposition.
Au sein de la salle, les actionnaires minoritaires opposés au projet ont exprimé leur désaccord. Catherine Berjal, représentante du fonds de gestion Ciam, a critiqué la stratégie de la famille Bolloré qu'elle considère comme une tentative pour renforcer son contrôle sur le groupe à moindre coût. Yannick Bolloré, l'héritier de Vincent Bolloré, a répondu de manière polie en affirmant ne pas être d'accord avec leurs arguments. Il a même reconnu les réserves émises par les agences de conseil en vote américaines ISS et Glass Lewis, qui conseillent aux actionnaires de soutenir la scission tout en soulignant des lacunes dans la gouvernance de l'opération.
Poussé par les actionnaires, Yannick Bolloré reconnaît la nécessité d'améliorer la transparence. Il promet de rendre public le salaire de Maxime Saada chez Canal+ très prochainement. Cependant, la transparence manque encore sur certains projets de la famille. Un actionnaire exprime des inquiétudes quant au changement idéologique chez Hachette, mais Yannick Bolloré répond en soulignant qu'il n'y a pas de parti pris politique. Les groupes d'édition soutenus par Bolloré ont toujours publié une diversité d'opinions, allant de Mélenchon à Edwy Plenel, et de Sarkozy à Bardella. Malgré les critiques, Bolloré reste confiant face à ses adversaires.
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