Atos : Les défis à relever pour sauver le fleuron français de l’entreprise

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Atos : Est-il possible de trouver des solutions crédibles pour sauver cette entreprise française emblématique ?

Après l'annonce de la rupture des négociations entre Airbus et Atos, le gouvernement français a décidé d'intervenir pour protéger les activités stratégiques du groupe. Bien que des pistes commencent à se dessiner, il reste encore de nombreuses incertitudes à résoudre.

Après ne pas avoir réussi à trouver un accord avec Airbus, le ministère de l'Économie a promis au groupe une solution nationale pour protéger ses activités essentielles.

Dans l'entreprise Atos, il y avait de l'agitation hier matin. Un nouvel événement imprévu a secoué l'entreprise française en difficulté : la fin des discussions avec Airbus. La direction a organisé une réunion d'urgence pour informer ses cadres supérieurs de la fin des négociations et reporter la publication de ses résultats. Cette nouvelle a rapidement atteint le ministère des Finances. Après avoir évité de commenter le sujet jusqu'à présent, le ministère a publié un communiqué en fin de journée annonçant que l'État mettra en place une solution nationale pour protéger les activités stratégiques d'Atos. Lorsqu'on lui a demandé des détails sur cette solution, le ministère n'a pas donné plus d'informations. L'avenir d'Atos, qui a encore perdu 20 % en Bourse mardi, reste incertain. En interne, on affirme qu'ils ont d'autres options sur la table, mais pour le moment, ces options ne sont pas claires.

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Quelles options restent disponibles pour sauver l'entreprise Atos ? Il pourrait être envisagé de trouver un autre repreneur français, mais pour le moment, il n'y a personne d'intéressé. Même si Thales est considéré comme le plus crédible, l'État ne peut pas le forcer à revenir dans le jeu. De plus, le PDG de Thales, Patrice Caine, n'est pas du tout intéressé par cette possibilité, selon une source proche du dossier.

Le blocage des discussions avec Airbus pourrait également raviver l'idée de David Layani, qui est le principal actionnaire d'Atos et candidat déclaré à une acquisition totale, cependant ses ressources financières suscitent des doutes. Selon Les Echos, le groupe Dassault, consulté en 2023 pour un éventuel consortium visant à reprendre Atos BDS, n'avait pas montré un réel intérêt pour ce projet à l'époque.

Une autre possibilité à considérer est le retour de Daniel Kretinsky. Ce milliardaire tchèque avait précédemment abandonné les négociations concernant Tech Foundations en raison de la controverse politique suscitée par son investissement dans des activités stratégiques en France. Il était pourtant le choix favori à Bercy et à l’Elysée. Son entourage laisse entendre qu'il pourrait être intéressé par une reprise d'Atos si nécessaire. Cela signifie qu'il pourrait revenir dans la partie si on fait appel à lui.

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Un banquier de la place de Paris estime que si Daniel Kretinsky est assuré que les activités d'Atos BDS seront préservées avec l'approbation des autorités publiques, il sera prêt à participer à une restructuration. Son intérêt pour TechFoundations reste inchangé, ce qui le rend disponible pour une éventuelle reprise de la branche infogérance d'Atos.

La nationalisation est une option complexe selon les experts. Certains parlementaires avaient suggéré cette idée, mais elle a été rapidement rejetée par le ministère des Finances. Est-il possible qu'elle soit envisagée à nouveau dans ce contexte ? Il est difficile mais pas impossible que cela se produise. La majorité des activités et des effectifs de BDS se trouvent à l'étranger, ce qui rend la nationalisation compliquée. De plus, cela pourrait ne pas être bien perçu par les actionnaires, les employés et les clients actuels d'Atos. Bien que le ministère des Finances parle d'une "solution nationale" dans son communiqué, cela ne confirme en rien une future nationalisation, une idée à laquelle Bruno Le Maire s'est toujours opposé.

Selon notre source proche du dossier, le principal problème d'Atos réside dans son niveau élevé d'endettement, largement attribuable à Thierry Breton. Il semble probable que l'entreprise se dirige vers une procédure de conciliation pour permettre un véritable sauvetage et une restructuration. Bien que cette hypothèse se rapproche, elle n'est pas encore à l'ordre du jour selon les responsables d'Atos.

Les investisseurs sont préoccupés par le niveau élevé d'endettement du groupe, qui s'élève à 3,65 milliards d'euros à rembourser ou à refinancer d'ici la fin de 2025. La possibilité d'une vente à Airbus a été discutée lors des négociations menées par Hélène Bourbouloux, mandataire ad hoc, chargée de négocier avec 22 banques, sous la supervision de Bercy.

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La fin des discussions avec Airbus a perturbé le fonctionnement habituel de l'entreprise. Cette situation a conduit au report indéfini de la publication des résultats annuels 2023 de l'entreprise, initialement prévue pour ce mercredi. Cette annonce intervient après l'échec des négociations avec Daniel Kretinsky et un premier report fin février.

Le gouvernement surveille de près le groupe Atos, notamment le ministère de l'Économie et des Finances et le ministère des Sports. Les négociations avec les financeurs du groupe sont suivies de près. La secrétaire d'État chargée du Numérique, Marina Ferrari, a indiqué qu'elle suivait de près ces négociations lors d'une session à l'Assemblée nationale fin février. Atos est un acteur important dans la sécurisation informatique des Jeux olympiques de Paris 2024. Cette situation a créé une certaine panique au sein de l'entreprise.

La fin des discussions avec Airbus : un échec après une période de tension prolongée.

En janvier, Paul Saleh, récemment nommé directeur général d'Atos, se montrait très confiant quant aux discussions en cours avec Airbus. Lors d'une réunion avec 500 cadres du groupe, il affirmait que les négociations avançaient bien et qu'elles arrivaient à la phase de vérification des risques potentiels et des passifs de l'entreprise ciblée, qui est une étape essentielle avant de finaliser l'accord.

Le positivisme de Paul Saleh n'a pas été bien reçu par la direction d'Airbus, qui pensait que les négociations n'étaient pas encore terminées. Une source interne à Atos explique que l'annonce de l'arrêt des négociations a été une surprise, car jusqu'à vendredi soir, il y avait encore de l'optimisme et Bercy poussait pour que le deal se concrétise avant les Jeux olympiques afin d'éviter la mise en sauvegarde de Atos.

Certains membres de l'équipe dirigeante d'Airbus ont exprimé leur opposition à l'acquisition d'Atos BDS. Guillaume Faury, le directeur général d'Airbus, était en faveur de l'accord, mais des doutes sérieux ont été soulevés au sein du conseil d'administration, notamment du côté allemand, et par des actionnaires se demandant pourquoi Airbus devait acquérir cette entreprise en difficulté. Il y avait des désaccords sur le prix, Airbus voulant profiter de la situation difficile d'Atos pour négocier à la baisse, tandis qu'Atos restait ferme. Bien qu'un accord aurait pu être trouvé, la motivation n'était plus présente chez Airbus, selon une source proche de l'entreprise aéronautique.

Mise à jour du 21/03 : L'entourage de Thierry Breton conteste les accusations portées contre lui concernant le niveau d'endettement d'Atos. Ils précisent que la dette nette de -2872 M€ en 2018 correspond à l'acquisition de Syntel à la fin de l'année. En octobre 2019, Atos vend 1200 M€ d'actions Worldline, ce qui réduit la dette nette à -1736 M€. En février 2020, Atos rembourse 1500 M€ en actions Worldline, annulant ainsi le solde débiteur et annonçant que la dette nette de l'entreprise est nulle. Il est donc exact de dire que l'endettement net de l'entreprise est nul après le départ de Thierry Breton.

Entreprise Atos

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