Difficultés Société
Airbus est en faveur de la création d'un consortium pour acquérir Atos BDs, et la possibilité d'une collaboration avec Thales est envisagée. Cette information a été publiée par Régis Soubrouillard le 20 décembre 2023 à 06h30, et mise à jour à 14h35.
Airbus, une entreprise spécialisée dans l'aéronautique et la défense, a récemment entamé des discussions avec Atos en vue d'acquérir la branche stratégique d'Atos BDs (Eviden). Cette branche englobe des activités liées à la cybersécurité, au big data et aux supercalculateurs.
Airbus continue d'envisager l'acquisition d'Atos BDs (Eviden). L'avionneur européen montre un intérêt particulier pour l'achat de cette division d'Atos qui comprend les activités de cybersécurité, de big data et de supercalculateurs, comme rapporté par Le Figaro. Cependant, selon nos informations, Airbus ne recherche pas nécessairement une acquisition directe, mais plutôt un partenariat avec plusieurs entreprises regroupées dans un consortium. On peut prendre l'exemple de l'organisation de MBDA, leader européen dans la conception de missiles, qui est détenue par BAE Systems (37,5%), Airbus (37,5%) et Leonardo (25%). Ensuite, l'activité de MBDA est divisée en plusieurs filiales.
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Laurent Collet-Billon, qui était auparavant directeur de la DGA et qui est maintenant membre du conseil d'administration d'Atos, a suggéré l'idée d'un consortium pour relancer les négociations avec Airbus. Cependant, cette opération est compliquée à réaliser, car il faut trouver les bons partenaires. Selon nos informations, Thales, une entreprise industrielle, a été contactée pour former une équipe avec Airbus, avant peut-être l'arrivée d'un troisième participant. Thales n'a pas encore donné sa réponse. Une source bien informée confirme que Thales est le candidat le plus naturel pour ce projet, mais qu'ils font preuve de réticence.
Patrice Caine, le directeur général du groupe français d'électronique, a toujours montré son intérêt pour les activités de cybersécurité d'Atos. Cependant, il n'a jamais exprimé le désir de prendre le contrôle total de la division BDS. De son côté, Bertrand Meunier, l'ancien patron d'Atos, n'a jamais ouvert la porte à cette idée. En juillet 2023, Thales semblait donc abandonner tout projet de participation et a déclaré, lors de l'acquisition du groupe américain Imperva : "Pour la 250ème fois, BDS n'est pas à vendre, et Eviden ne nous intéresse pas !", a affirmé Caine.
On aurait demandé au groupe Dassault s'il voulait rejoindre le consortium, mais pour le moment, ils ne semblent pas intéressés. Ni le ministère des Finances ni le ministère de la Défense n'ont voulu faire de commentaires quand on les a contactés à ce sujet.
L'initiative BDs, lancée par Airbus, doit également surmonter d'autres difficultés. La principale étant les soupçons selon lesquels elle favoriserait avant tout les intérêts allemands. Ces suspicions se concentrent particulièrement sur la branche Defence and Space d'Airbus, qui est impliquée dans ce projet et basée en Bavière. Heureusement, les deux entités sont déjà des partenaires de longue date dans le domaine de la cybersécurité et ont déjà conclu des accords de partenariat stratégiques.
Pour Airbus, la société Atos BDs joue un rôle crucial sur le plan stratégique. La protection des communications est un enjeu majeur dans les secteurs de la défense et du renseignement, en particulier pour les recherches sur le cloud de combat du Scaf, l'avion de combat européen, pour lesquelles Airbus Defense and Space est partiellement responsable.
Au sein du département Big Data et Cybersécurité (BDs), on distingue deux activités principales : d'un côté, l'Advanced Computing qui englobe les supercalculateurs, une technologie cruciale pour assurer la souveraineté numérique des États. De l'autre côté, la cybersécurité, et en particulier le chiffrement des données, qui est une autre spécialité stratégique d'Atos BDS.
Kretinsky continue ses pourparlers pour Tech Foundations
Airbus, en reprenant les rênes des négociations, fait un retour en force. L'entreprise a déjà manifesté son intérêt pour investir dans Atos BDs au début de l'année 2023, mais a reporté ce projet. L'avionneur franco-allemand a alors cité des conditions financières non satisfaites. Le ministère des Armées a également compromis cette opération en jugeant Airbus "trop proche des Allemands". Cependant, Airbus n'a jamais abandonné ses ambitions d'investissement.
La situation est tendue chez Atos BDS en ce moment. Cette filiale, qui était précédemment une entreprise prospère au sein de la maison mère, a perdu son dirigeant, Jean Philippe Poirault, comme l'a révélé Challenges. Il a été remplacé par Yves Bernaert, ancien directeur d'Europe Accenture Technology, qui devient le nouveau directeur général d'Atos. Sa principale mission est de finaliser la séparation des activités et de gérer le futur groupe Eviden.
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En ce moment, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est en train de négocier pour prendre le contrôle de Tech Foundations, la partie d'Atos qui s'occupe des services d'infogérance. Au départ, le groupe avait demandé à Kretinsky de prendre une participation dans Atos BDs afin de se séparer de ses activités et faire face à sa dette. Cependant, Kretinsky n'était pas vraiment intéressé par cette division d'Atos qui sera intégrée dans le futur Eviden. Il est même prêt à offrir de meilleures conditions pour le dossier Tech Foundations afin de se retirer du projet Eviden.
David Layani a récemment déclaré qu'il détenait désormais 11,4 % des actions d'Atos. En septembre 2022, il avait manifesté son intérêt pour Eviden. Cependant, le conseil d'administration d'Atos avait complètement ignoré l'offre de rachat proposée par OnePoint.
Airbus et Atos sont deux entreprises.
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