Shrinkflation : le gouvernement combat partiellement l’inflation masquée dans la grande consommation

Difficultés Société Secteur de la consommation de masse

Shrinkflation: une forme d'inflation dissimulée contre laquelle le gouvernement tente de lutter partiellement.

Le gouvernement souhaite combattre cette pratique de dissimuler l'augmentation des prix des produits en diminuant les quantités. Une décision gouvernementale obligera les supermarchés à communiquer de manière transparente. Cependant, pour l'instant, les industriels sont exclus du projet de texte.

Les vendeurs devront informer les consommateurs des changements de poids d'un produit si son prix reste inchangé ou augmente.

Dans le domaine des boissons, comme l'eau (marque Salvetat) ou les sodas (marque Coca-Cola), ainsi que dans celui des aliments, tels que les chocolats (marque Lindt) et les fromages, les industriels utilisent depuis quelques années une pratique douteuse pour faire payer l'inflation aux consommateurs de manière discrète : la Shrinkflation. Cette stratégie marketing consiste à dissimuler l'augmentation des prix des produits en réduisant les quantités dans un emballage similaire, tout en maintenant le même prix de vente. En conséquence, vous payez un prix plus élevé au kilo sans vous en rendre compte à la caisse.

Depuis la fin du mois d'août dernier, La France Insoumise (LFI) a proposé une loi pour lutter contre cette pratique. Ensuite, le 7 septembre dernier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a vivement condamné la Shrinkflation sur France Info en la qualifiant d'"arnaque" et de "scandaleuse". Le gouvernement a pris le problème au sérieux et a soumis un projet de règlement à la Commission européenne afin d'obliger les grandes surfaces à informer clairement leurs clients des cas de Shrinkflation, rapporte BFM Business ce vendredi 29 décembre. Cependant, cette mesure s'appliquera uniquement aux supermarchés et aux hypermarchés d'une superficie minimale de 400 m2. Les petites épiceries ne sont pas concernées par cette disposition.

Il y a cependant un problème : l'obligation ne repose que sur le distributeur et non sur l'industriel, bien que ce soit ce dernier qui fixe le poids des produits. Selon la ministre du commerce Olivia Grégoire, c'est la seule solution réaliste à court terme. Sinon, il aurait fallu attendre au moins jusqu'en 2026, explique-t-elle lors d'une interview sur BFM. Dans une interview accordée à Challenges, Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, met en garde contre une obligation qui ne concerne que le distributeur, appelant à une double responsabilité. "Si les industriels ne sont pas obligés, ils ne joueront pas le jeu. Il est essentiel que l'affichage des produits ayant été victimes de la Shrinkflation soit le plus transparent possible, à l'avant de l'emballage, pendant au moins plusieurs mois. Cet affichage doit être présent à la fois dans les rayons et en ligne lorsque l'on fait ses courses. Cela implique une double responsabilité : celle des industriels et des distributeurs, à savoir le conditionnement pour les uns et l'affichage des prix pour les autres."

La décision de ne communiquer cette information qu'aux distributeurs a suscité des réactions. Dominique Schelcher, PDG de Système U, a vivement critiqué cette décision. "Encore une complication administrative de dernière minute pour terminer l'année : ce sont les fabricants qui pratiquent la Shrinkflation, mais c'est à nous, les distributeurs, d'informer les consommateurs. Nous aurons vraiment eu des situations absurdes en 2023 !"

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Et voilà ! Une dernière complication administrative pour terminer l'année : ce sont les fabricants qui utilisent la shrinkflation, mais il revient à nous, les distributeurs, d'en informer les consommateurs. Nous avons souvent été désorientés en 2023 !

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Cependant, le gouvernement a l'intention de collaborer avec les autres pays européens afin d'étendre cette mesure aux industriels. Si la Commission européenne approuve cette mesure, elle pourrait être mise en place d'ici mars 2024. Une fois que le décret sera en vigueur, les distributeurs qui ne respectent pas la réglementation pourront être condamnés à payer des amendes administratives allant de 3 000 à 15 000 euros.

En France, Food Watch a révélé en septembre 2022 que 11% des magasins affichaient des prix incorrects. En croisant les signalements des internautes avec les archives des catalogues de supermarchés, l'association de consommateurs a pris en flagrant délit six marques qui pratiquaient la Shrinkflation au cours des deux dernières années. Par exemple, le sirop de grenadine de Teisseire a perdu 20% de son volume en 2019, tandis que son prix de vente au litre a augmenté de plus de 37%. La marque justifie cette décision en affirmant vouloir maintenir un prix raisonnable suite à l'augmentation du prix du sucre. La margarine de St Hubert, le sucre Saint Louis et le fromage Kiri utilisent la même technique. Au niveau européen, selon la dernière étude disponible datant de 2019, 2,1% des produits sont victimes de la Shrinkflation. Les céréales, la viande et les confiseries font partie des articles les plus susceptibles de rétrécir discrètement.

Suite à la publication de Food watch, la DGCCRF a lancé une enquête. Après seulement un mois, l'organisme de contrôle a constaté que plus de 11 % des magasins ne respectaient pas l'obligation d'afficher les bons prix au kilo dans leurs rayons.

L'augmentation des prix

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