L’Europe face à la concurrence mondiale dans le domaine de l’aéronautique: Les défis et les opportunités pour les entreprises

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Les lanceurs et l'exploration spatiale : l'Europe parviendra-t-elle enfin à prendre une place prépondérante dans le domaine de l'espace ?

Face à la concurrence de l'Asie et des États-Unis, l'Europe doit prendre des décisions importantes pour maintenir sa position dans le domaine spatial. Elle doit trouver des solutions pour assurer la durabilité de ses lanceurs et regagner son indépendance par rapport à Moscou et Washington. Cependant, le sommet des ministres européens qui se tiendra à Séville ce lundi et mardi promet d'être tendu.

Le dysfonctionnement du lanceur européen Vega-C, le 20 décembre 2022, a été une grande déception pour l'industrie spatiale européenne. En plus de cela, le premier vol d'Ariane 6, qui avait été initialement annoncé pour fin 2023, a été repoussé et est maintenant prévu en 2024.

Les ministres européens se réunissent à Séville, en Espagne, ce lundi et mardi pour discuter de l'avenir de l'Europe spatiale. Ils doivent répondre à la question de la position de l'Europe dans l'exploration spatiale, face à la concurrence des Américains, des Indiens et des Chinois sur la Lune, à l'importance croissante des données spatiales dans l'économie et à la crise qui empêche l'Europe d'avoir un accès autonome à l'espace. Des discussions difficiles sont à prévoir.

Aussi, en Inde, en Chine et aux États-Unis, la concurrence pour la domination spatiale est intense.

La première journée de cette conférence spatiale sera dédiée à une réunion ministérielle des 22 États membres de l'ESA (la plupart des pays de l'UE, le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège). La deuxième journée, organisée par la présidence espagnole de l'Union européenne, sera consacrée à une réunion conjointe entre l'UE et l'ESA. Le directeur de l'Agence spatiale européenne (ESA), Joseph Aschbacher, a déjà soulevé la question cruciale : "Quelles sont les ambitions de l'Europe ? Veut-elle simplement être une cliente de services fournis par d'autres, ou considère-t-elle l'espace comme un enjeu stratégique ?"

Pendant cette réunion, les pays doivent réaffirmer leur engagement à investir davantage dans l'observation de la Terre pour lutter contre le changement climatique. Ce sujet ne suscite que peu de débats, selon plusieurs sources optimistes. Un autre point à l'ordre du jour concerne l'exploration robotique et humaine. Des experts ont recommandé en avril que l'Europe assure une présence continue et autonome dans les orbites terrestre et lunaire, ainsi que sur la Lune, dans un rapport commandé par l'ESA.

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Un autre sujet qui est discuté est le fait que l'Europe n'a pas les moyens nécessaires pour envoyer ses propres astronautes dans l'espace. Jusqu'à présent, elle dépendait d'un système d'échange avec Moscou ou Washington. Cependant, cela nécessite des investissements importants, ce qui est difficile étant donné notre situation économique actuelle, selon Joseph Aschbacher. Une solution envisagée serait que l'industrie développe une capsule cargo pour les missions en orbite basse, dans un premier temps. Les États pourraient ensuite garantir l'achat de ces services en retour. Cette approche permettrait de réduire les coûts, selon une source proche du dossier.

La bataille entre MaiaSpace et Avio concerne les lanceurs européens. Le problème principal concerne les lanceurs spatiaux, qui sont essentiels pour avoir un accès autonome à l'espace. Philippe Baptiste, président du Cnes, l'agence spatiale française, admet que les discussions sont difficiles. Les Etats doivent trouver un modèle d'exploitation pour Ariane 6, qui devra être subventionné afin de rester compétitif face à SpaceX, une entreprise américaine. Le retard de quatre ans de la fusée, qui ne fera son premier vol qu'en 2024, et l'inflation ont entraîné des coûts supplémentaires importants, d'après une source proche du dossier.

Cependant, une fois que le programme sera stable, à partir du 16e vol prévu vers 2027-2028, il faudra encore trouver environ 350 millions d'euros de financement chaque année, selon les informations de La Tribune. La France, qui finance la moitié du programme, accepte cette situation au nom de la souveraineté, tout comme l'Italie qui se trouve dans une situation similaire avec son lanceur Vega-C. En revanche, pour l'Allemagne et la plupart des autres pays, cela est considéré comme un échec du système, explique la même source.

Berlin souhaite augmenter la concurrence pour les futurs lanceurs européens afin de réduire les coûts. Au lieu d'un programme dirigé par l'ESA, l'agence achèterait des services de lancement auprès des entreprises, sur le modèle de la Nasa. Plusieurs entreprises allemandes développent actuellement de petits lanceurs, tout comme MaiaSpace en France, une filiale d'Arianegroup, le constructeur d'Ariane 6. De son côté, Rome pousse pour qu'Avio, le constructeur italien de Vega-C, puisse commercialiser directement sa fusée, actuellement utilisée par Arianespace pour le compte de l'ESA.

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Face à cette possible situation de bouleversement, les autres pays membres de l'Agence spatiale européenne auront également leur mot à dire, car les décisions sont prises par consensus. Selon la règle du retour géographique, chaque pays investissant bénéficierait de retombées industrielles équivalentes pour ses propres entreprises. Selon Philippe Baptiste, si un accord est trouvé, cela signifierait une remise à zéro complète du système de lanceurs, en sécurisant l'existant, à savoir Ariane 6, en s'accordant sur une méthode pour préparer l'avenir et en préparant la base spatiale de Kourou. Baptiste estime qu'il y a une certaine frustration et qu'il est donc temps de trouver un accord.

(avec AFP)

(En collaboration

Dans ce texte, il est question de l'espace, d'Arianespace et de l'Agence spatiale européenne.

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