Sanofi investit 70 millions d’euros dans la chimie pharmaceutique pour relever les défis de demain

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Sanofi prévoit d'investir 70 millions d'euros à Sisteron pour développer la chimie de demain.

Un reportage a révélé que la société française a décidé d'investir une somme considérable de 70 millions d'euros dans son projet de chimie pharmaceutique, qui est basé dans les sites de Sisteron, Aramon et Mourenx dans le sud de la France. Cette décision a été prise afin de ne pas être à la traîne lors des prochaines avancées technologiques.

D'ici à 2026, Sanofi prévoit d'injecter 70 millions d'euros dans sa plateforme de chimie pharmaceutique située dans le sud de la France, plus précisément à Sisteron, Aramon et Mourenx. Cette initiative vise à accroître la production, moderniser les installations et réduire l'empreinte carbone de l'entreprise.

Situé au cœur de la vallée de la Durance, entre Aix-en-Provence et les Alpes du Sud, le site de Sanofi à Sisteron est spécialisé dans la chimie pharmaceutique et compte 600 employés. Il offre une vue magnifique sur la citadelle qui domine la ville de près de 8 000 habitants. Cependant, pour pouvoir profiter pleinement de cette vue, il faut monter sur le toit du nouveau bâtiment de cinq étages et de 28 mètres de haut, d'une superficie au sol de 450 m2, qui a été inauguré le 20 septembre dernier avec beaucoup de pompe.

Grâce à un investissement de 60 millions d'euros entre 2021 et 2022, une nouvelle Unité de lancement de petits volumes (ULPV) a été créée. Cette unité est moderne, hautement digitalisée et agile, ce qui permet de produire rapidement les premiers lots pour les essais cliniques et le lancement commercial des petites molécules de synthèse. Elle a commencé ses opérations au début de l'année 2023. Martial Etienne, directeur du site de Sisteron, se félicite en indiquant que le planning de production est déjà complet pour cette année, ainsi que pour 2024 et 2025. Cette réussite pousse le groupe tricolore à réouvrir son carnet de chèques pour de nouveaux investissements.

Le 6 octobre 2023, Sanofi a inauguré sa nouvelle Unité de lancement de petits volumes (ULPV) à Sisteron. L'image est créditée à Isabelle de Foucaud de Challenges.

Sanofi a récemment décidé d'investir 70 millions d'euros d'ici à 2026 dans ces trois sites. Ces sites sont responsables de la production des principes actifs utilisés dans les traitements contre le cancer, les maladies cardiovasculaires, les troubles du système nerveux central, la sclérose en plaque et les maladies rares dans le monde entier. Au début du mois de juin, le laboratoire français a été convoqué devant la commission d'enquête du Sénat pour expliquer les pénuries de médicaments. Cette convocation faisait suite à la décision de transformer la plateforme de chimie, ce qui entraînera, d'ici à 2025, la suppression de 135 postes, dont 65 à Sisteron et 70 à Aramon.

Le directeur du site de Haute Provence explique que ce nouvel investissement sera principalement utilisé pour trois objectifs prioritaires : développer nos capacités de production, moderniser notre outil industriel – dont certains ateliers sont presque centenaires -, et réduire les émissions de CO2 de notre production. Au cours des trois dernières années, nos sites ont déjà réussi à réduire leurs émissions de CO2 de 25%. Une grande partie de l'investissement (40 millions d'euros) sera consacrée à l'augmentation des capacités de production, tant pour les nouvelles molécules que pour celles déjà existantes. Le reste de l'enveloppe sera utilisé pour moderniser les sites (15 millions) et mettre en œuvre des mesures environnementales (15 millions).

En combinant les sites de Sisteron, Aramon et Mourenx, environ 2 500 tonnes de principes actifs sont produits chaque année, dont 700 tonnes sont attribuées au site situé près de la Provence. Ce dernier fabrique, entre autres, dans un immense atelier spécialisé dans la production à grande échelle, le clopidogrel, le composant principal du Plavix, un médicament pour fluidifier le sang et prévenir les accidents cardiovasculaires. Au premier semestre 2023, ce médicament a généré un chiffre d'affaires de 476 millions d'euros, dont 243 millions en Chine, où il est très populaire.

Dans cet après-midi ensoleillé d'octobre, Martial Etienne se concentre sur l'UPLV, qui représente les ambitions du groupe dans le domaine de la chimie. Selon Martial Etienne, ils ont pris le virage des technologies et de la chimie de demain. L'unité a pour but de faciliter le transfert entre les laboratoires de recherche de Sisteron et l'outil industriel de Sanofi. Le passage des essais cliniques à la commercialisation d'un traitement est une difficulté pour l'industrie pharmaceutique. Cela nécessite de produire des quantités croissantes pour les différentes phases d'études, puis de rapidement passer à l'échelle industrielle une fois le médicament approuvé.

Plus précisément, cette unité a pour objectif de gérer la fabrication en petits volumes de nouvelles molécules pendant les 12 à 24 premiers mois de leur commercialisation. Lorsque la demande devient trop importante, le produit est transféré vers une autre unité de production à plus grande échelle à Sisteron ou Aramon, comme l'explique Thomas Cochet, le responsable de l'ULPV. Jusqu'à présent, ces quatre petits réacteurs principaux situés au deuxième étage ont été utilisés pour tester deux molécules en cours d'essais cliniques. Cette installation est flexible et peut être adaptée en fonction des besoins, permettant d'effectuer des opérations de filtration, purification ou cristallisation si nécessaire.

La bioproduction pharmaceutique gagne en popularité dans l'industrie pharmaceutique, mais la chimie reste une option attrayante en raison de son coût moindre. Chez Sanofi, 70% des médicaments en développement sont biologiques, tandis que 30% sont chimiques. Cependant, la chimie reste essentielle car la moitié des médicaments actuellement en recherche mondiale proviennent de cette discipline. C'est pourquoi les équipes de développement à Sisteron travaillent sur des procédés chimiques innovants, tels que la chimie en flux continu. Actuellement, une dizaine de molécules chimiques sont en phase clinique et cinq pourraient être commercialisées d'ici à 2025 si les essais sont concluants.

Les équipes de Sisteron travaillent intensivement sur le développement d'un projet pilote de chimie "en flux continu". Crédit : Isabelle de Foucaud/Challenges

A Sisteron, les chercheurs de Sanofi travaillent depuis 2017 sur une technique appelée chimie en flux continu, qui gagne en popularité dans l'industrie pharmaceutique. Contrairement au procédé traditionnel en lots, cette approche simplifie le processus de synthèse et d'analyse des molécules en les ajoutant à un mélangeur puis en les faisant passer dans un réacteur miniaturisé jusqu'à ce que les réactions soient complètes. Selon Martial Etienne, directeur du site de Sisteron, la chimie en flux continu présente plusieurs avantages, tels que des rendements améliorés, une réduction des coûts de production, des réactions plus rapides, des économies d'énergie et une utilisation réduite de solvants par rapport à la chimie classique en lots. Les chercheurs travaillent sur un pilote d'installation modulaire, composé de casiers pouvant être interchangés pour remplacer certaines étapes de synthèse en lots. Ce pilote devrait commencer à produire des lots commerciaux d'ici la fin de 2025, probablement pour le lancement d'une des molécules de la nouvelle Unité de lancement de petits volumes.

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