Les défis administratifs auxquels font face les PME : une réalité dénoncée par la ministre Olivia Grégoire

Obstacles dans le monde des affaires

La ministre Olivia Grégoire exprime sa préoccupation face aux difficultés administratives rencontrées par de nombreuses PME. Selon elle, ces dernières vivent une situation très compliquée.

Lors de la cérémonie de remise des prix des Lionnes le 28 septembre dernier, Olivia Grégoire, qui représente les entrepreneurs auprès du gouvernement, a donné une interview à Challenges. En tant que ministre déléguée chargée des PME, elle prévoit de présenter prochainement un programme spécialement conçu pour les PME en croissance.

Olivia Grégoire occupe le poste de ministre déléguée en charge des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme.

Difficultés. Pendant toute la période de la crise sanitaire, les petites et moyennes entreprises ont bénéficié d'un soutien solide. Cependant, la situation semble maintenant plus compliquée, avec une augmentation des faillites d'entreprises. Quelles actions envisagez-vous pour les aider ?

Olivia Grégoire. Nous avons mis en place des mesures de soutien sans précédent afin de protéger l'activité économique et l'emploi pendant la période du Covid. Depuis lors, la reprise économique a été confrontée à plusieurs défis, notamment la hausse des prix des matières premières et des taux d'intérêt.

Nous surveillons attentivement l'évolution des faillites, un sujet sur lequel de nombreux prétendus experts ont fait des prévisions catastrophiques. À la fin du mois d'août, la Banque de France a recensé 50 441 faillites au cours des douze derniers mois : un chiffre certes élevé, mais qui reste inférieur à la moyenne annuelle de la période 2010-2019. Cela démontre que l'économie fonctionne normalement, bien que je ne minimise pas les difficultés réelles auxquelles de nombreux chefs d'entreprise sont confrontés.

Historiquement, la France a toujours été en retard en ce qui concerne les délais de paiement. Comment pouvons-nous modifier ces mauvaises habitudes ?

En juin dernier, j'ai reçu le rapport de l'Observatoire des délais de paiement. Les conclusions sont claires : nos petites et moyennes entreprises sont les premières à régler leurs factures, mais elles sont aussi les dernières à être payées. Cette situation a un impact considérable de 12 milliards d'euros sur la trésorerie des PME. C'est un chiffre énorme, inacceptable et préoccupant.

Nous disposons de plusieurs moyens d'intervention. Tout d'abord, nous avons le médiateur des entreprises qui intervient pour résoudre les litiges de manière amiable. Ensuite, il est important de souligner que la DGCCRF a le pouvoir d'imposer des amendes pouvant atteindre 2 millions d'euros. Enfin, nous avons également recours au "name and shame" afin de mettre en lumière les mauvais payeurs et les obliger à assumer leurs responsabilités.

Qu'en est-il des entités gouvernementales?

Malgré notre responsabilité d'être exemplaires et de résoudre nos propres problèmes, ils sont loin d'y parvenir. Comme je l'ai promis lors des précédentes réunions sur les délais de paiement, je souhaite que nous mettions en place, avec Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, l'obligation de publier les délais de paiement des entités publiques avant la fin de l'année, conformément à la loi Pacte.

En septembre, la Commission européenne a dévoilé un projet visant à aider les petites et moyennes entreprises. Comment ce projet se coordonne-t-il avec les mesures prises par le gouvernement?

Ce plan aborde plusieurs sujets, en particulier la simplification des procédures administratives qui peuvent parfois être très compliquées. La Commission propose de créer une plateforme numérique qui regrouperait les informations et les documents des entreprises pour faciliter les interactions avec les autorités publiques. De notre côté, nous entreprenons une démarche pour identifier d'ici décembre les normes qui sont imposées à nos entreprises et qui doivent être révisées afin de mieux adapter nos règles.

Est-ce que les chefs d'entreprise de petites et moyennes entreprises ont raison de se plaindre de la bureaucratie ?

Après avoir lu plusieurs numéros de Challenges traitant de ce sujet, je constate que de nombreuses entreprises font face à des difficultés quotidiennes, causées par les bonnes intentions d'une administration compétente et consciencieuse. Alors, comment pouvons-nous y remédier ? Depuis que j'ai pris mes fonctions il y a plus d'un an, nous avons travaillé sur un programme spécialement conçu pour les petites et moyennes entreprises en croissance, afin de faciliter leurs relations avec l'administration. Ce programme comprend un soutien dans leurs démarches administratives et la possibilité d'accéder à un accompagnement personnalisé. Je serai ravi de le présenter très bientôt.

La transition écologique en Europe entraîne également une bureaucratisation.

De nombreuses petites et moyennes entreprises sont actuellement confrontées à un manque de personnel. Quelles sont les implications du projet de loi sur l'immigration pour elles ?

En 2017, j'ai reçu des CV sur les marchés pour rechercher des emplois. Maintenant, on me demande des CV pour remplir des postes vacants. La pénurie de main-d'œuvre est un problème majeur pour de nombreux secteurs et ce sont les entrepreneurs que je rencontre régulièrement qui en discutent le plus. Je les encourage à faire entendre leur voix dans le débat.

Petites et moyennes entreprises

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