La coopération militaire entre Kim Jong-un et Vladimir Poutine : un défi pour l’Occident

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Kim Jong-un et Vladimir Poutine, ce duo qui, malheureusement, est promis à un avenir commun.

Les deux chefs autoritaires se sont rencontrés en Russie. Ils ont un objectif commun: causer des dommages à l'Occident. Bien que le gouvernement russe nie actuellement l'existence d'un accord incluant des livraisons d'armes.

Ces deux dirigeants autoritaires ont toutes les raisons de se comprendre.

Cela peut sembler incroyable, mais Vladimir Poutine et Kim Jong-un se sont rencontrés mercredi dans la région russe de l'Amour, située dans l'Extrême-Orient. Cette rencontre fait partie d'une tradition bien établie : chaque fois que la Russie entretient de mauvaises relations avec les États-Unis, la Corée du Nord saisit l'occasion de renforcer ses liens avec elle, comme le souligne Victor Cha, directeur général adjoint pour l'Asie au sein du think tank CSIS.

En mars 2022, Pyongyang a été l'un des rares pays à s'opposer à la résolution de l'ONU condamnant l'agression de la Russie en Ukraine, et il a été l'un des seuls à reconnaître les annexions successives de Donetsk et de Lougansk. Cependant, cette rencontre est exceptionnelle pour les deux dictateurs. Le premier, qui est mis au ban de la communauté internationale depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, a du mal à quitter son pays. Le second a fermé ses frontières depuis le début de l'épidémie de Covid-19 en 2019 et est à la tête d'un régime de plus en plus paranoïaque.

Du point de vue diplomatique, la rencontre entre ces deux individus marginalisés ressemble à celle d'une personne aveugle et d'une personne paralysée. Cependant, c'est l'alliance entre ces deux hommes, qui se sentent acculés, qui suscite des inquiétudes, car chacun a quelque chose dont l'autre a besoin et peut renforcer son pouvoir de nuisance envers l'Occident. Kim Jong-un, à la tête d'un pays parmi les plus pauvres du monde mais constamment en état de guerre, pourrait fournir à la Russie de quoi reconstituer son arsenal militaire après la coûteuse campagne en Ukraine. Cette rencontre lui permet également de réapparaître sur la scène internationale après l'arrêt soudain du sommet de Hanoi en 2019 avec Donald Trump, où le président américain impulsif avait mis fin à la rencontre après avoir réalisé qu'il n'en obtiendrait rien.

La collaboration militaire entre les deux pays marginaux existe déjà. Vladimir Poutine, qui dirige l'un des pays les plus riches en ressources naturelles, est en mesure de fournir à la Corée du Nord de l'énergie, de la nourriture, des médicaments et même des devises, dont elle a un besoin urgent pour que son peuple, du moins ceux proches du régime, puisse survivre. Victor Cha estime que Kim peut rendre la vie difficile aux États-Unis non seulement en Corée, mais aussi en Ukraine en fournissant des munitions à la Russie et en prolongeant la guerre. De même, Poutine peut compliquer les efforts des États-Unis pour renforcer la dissuasion dans la péninsule coréenne en aidant la Corée du Nord à développer des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) plus performants et plus résistants.

Le Kremlin a déclaré vendredi qu'aucun accord n'avait été conclu lors de la visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en Russie. Cela a suscité des inquiétudes chez les Occidentaux qui soupçonnent Moscou d'acheter des armes à Pyongyang pour le conflit en Ukraine.

La collaboration militaire a déjà commencé malgré tout. À la fin de l'année dernière, des images satellitaires ont été publiées par la Maison Blanche, montrant des approvisionnements en armes de l'armée nord-coréenne à la division paramilitaire russe Wagner à un point de passage entre les deux pays. Récemment, le ministre de la Défense Sergueï Shoigu a exprimé son souhait de réaliser prochainement des exercices militaires conjoints avec la Corée du Nord (ce qui serait une première depuis 1953) et a expliqué qu'il travaillait sur des patrouilles communes avec la Corée du Nord et la Chine. Jusqu'où ira cette alliance entre "camarades" ? Kim Young-un a promis un soutien total et inconditionnel à la Russie dans sa lutte contre l'Occident. Vladimir Poutine reste plus prudent : sur le plan militaire, "certains limites persistent et la Russie les respecte. […] Mais il pourrait y avoir des éléments de discussion", a-t-il déclaré à l'agence de presse russe TASS.

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