L’embargo américain sur la Russie met en péril la vente d’Arabelle à EDF et soulève des défis pour l’industrie nucléaire française

Difficultés dans le monde de l'entreprise.

Le commerce de l'Arabelle à EDF est ralenti en raison de l'embargo nucléaire américain envers la Russie.

Bruno Le Maire a eu une réunion avec le chef de General Electric la semaine dernière. Le ministère des Finances ne divulgue pas les détails de la discussion, mais le problème actuel concerne l'embargo américain sur la Russie. Cela pourrait mettre en péril les commandes de GE Steam Power, une filiale essentielle acquise par EDF.

En février 2022, Emmanuel Macron déclarait que EDF avait acquis Arabelle.

Bruno Le Maire a eu une discussion le 14 septembre dernier avec Larry Culp, le directeur général de General Electric (GE), concernant la vente en cours de sa filiale GE Steam Power – qui fabrique la turbine Arabelle – à EDF. Cette acquisition, annoncée à Belfort en février 2022 par Emmanuel Macron lors d'un discours devant une turbine Arabelle, était présentée comme un symbole de la nouvelle politique et de la nouvelle orientation industrielle du président sortant.

Cependant, les négociations avec General Electric (GE) ont été compliquées par le déclenchement de la guerre en Ukraine. La finalisation de l'accord, qui était prévue pour l'été, a été repoussée. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont instauré des mesures d'embargo pour sanctionner le secteur nucléaire russe. Ils font également pression sur l'Union européenne afin qu'elle prenne des mesures contre Rosatom, l'entreprise russe, qui jusqu'à présent a été épargnée par les sanctions européennes. Des ONG mettent également en cause ce géant industriel russe. Dans un rapport publié en mars 2023 concernant l'influence russe dans le domaine nucléaire français, Greenpeace souligne que le rôle de Rosatom dans l'invasion de l'Ukraine par la Russie est scandaleux et sans précédent dans l'histoire de l'énergie nucléaire. Cette implication est caractérisée par l'intimidation, l'enlèvement et la terreur exercés sur les travailleurs des centrales nucléaires ukrainiennes, ainsi que par le risque de catastrophe nucléaire majeure à la centrale de Zaporijia.

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Cela crée de l'incertitude quant aux commandes de GE Steam Power et inquiète EDF, qui envisage de racheter l'entreprise. En effet, Rosatom représente plus de 50% du chiffre d'affaires de l'usine de Belfort en achetant des turbines pour ses centrales nucléaires. Selon certaines sources, cela pourrait même atteindre les deux tiers des revenus. En juin 2022, EDF a déjà tenté de négocier à la baisse le prix d'achat des turbines, estimé à 1,2 milliard de dollars, en raison du risque de désistement de grands clients ayant signé des contrats avec l'industriel russe. C'est pourquoi le ministère des Finances ne souhaite pas divulguer plus de détails sur les discussions en cours avec la direction de GE.

Rosatom est considéré comme le principal client d'Arabelle, ce qui met en évidence la dépendance de la France à l'égard du complexe nucléaire russe, selon plusieurs sources. Les autorités françaises ont tenté pendant longtemps de minimiser l'importance de la relation avec l'entreprise russe en affirmant que Rosatom était avant tout un client et non un fournisseur. En 2022, Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française de l'énergie nucléaire, a déclaré que Paris ne dépendait pas de la Russie pour sa sécurité d'approvisionnement.

Dans les milieux industriels, il n'est pas toujours convenu que Rosatom utilise et achète les turbines Arabelle fabriquées par Alstom, puis par General Electric, qui est d'ailleurs son client principal, comme l'a reconnu l'ancien directeur d'EDF, Henri Proglio, en mars 2022 dans le JDD. Ces déclarations ont été faites alors que des rumeurs circulaient sur une éventuelle prise de participation de 20% de Rosatom dans Arabelle.

D'après une étude réalisée par le ForumEnergii, un groupe de réflexion polonais spécialisé dans le domaine de l'énergie, la France est le principal importateur en Europe des produits de l'industrie nucléaire russe. La coopération entre les deux pays est très étroite. Avant l'invasion russe de l'Ukraine, la France dépensait en moyenne 120 millions d'euros par an pour l'achat de produits de l'industrie nucléaire russe. Cependant, en mars 2022, ces dépenses ont atteint 440 millions d'euros, représentant plus de la moitié de toutes les importations de l'Union européenne.

Selon ForumEnergii, la collaboration entre la France et la Russie repose principalement sur le recyclage des combustibles usés dans les installations nucléaires françaises. Après avoir été traité en France, l'uranium est envoyé en Russie pour être converti et enrichi, ce qui permet d'obtenir un produit compétitif en termes de coût par rapport à l'uranium enrichi extrait du minerai. Cependant, les liens entre la France et la Russie vont au-delà de cela. Le think tank polonais constate que les projets nucléaires étrangers de Rosatom utilisent également des composants français, tels que des systèmes de gestion et de contrôle.

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Selon le groupe de réflexion, la dépendance de la France et de l'Europe à l'égard de la Russie rend ces pays plus vulnérables au chantage. En effet, Rosatom, qui propose des services complets à des prix compétitifs, utilise des pratiques monopolistiques similaires à celles de Gazprom. De plus, une dépendance excessive envers la Russie à n'importe quel niveau de la chaîne de production d'énergie nucléaire peut permettre à Moscou d'exercer une pression politique, renforçant ainsi indirectement le potentiel militaire russe. En effet, Rosatom est actif non seulement dans le secteur civil mais aussi dans le domaine militaire, souligne le groupe de réflexion.

Arabelle subit une américanisation croissante

Une autre complication se présente dans le cas d'Arabelle. Depuis son acquisition par les Américains, ils ont cherché à rendre cette filiale 100% française plus américaine, comme le souligne Jean-Michel Qautrepoint dans Marianne. L'une de leurs premières actions après la prise de contrôle de General Electric sur Alstom Power, notamment l'activité nucléaire, a été de rendre certains composants sensibles plus américains, tels que le contrôle commande de la ligne d'arbres. Auparavant, Arabelle était entièrement français, mais ce n'est plus le cas maintenant. Cela constitue un autre obstacle à la souveraineté nucléaire française, alors que ces turbines prestigieuses doivent être utilisées dans les 6 nouveaux réacteurs nucléaires EPR français annoncés par Emmanuel Macron. Il est important de rappeler que c'est l'actuel Président de la République qui a autorisé la vente de cet équipement nucléaire aux Américains en 2014 lorsqu'il était à Bercy.

Sujet: Énergie nucléaire en Russie et EDF

La première partie du texte concerne l'énergie nucléaire.

La deuxième partie du texte concerne la Russie et son implication dans le domaine nucléaire.

La troisième partie du texte aborde le sujet d

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