Difficultés Société Industrie de la grande consommation
Un texte législatif sur l'augmentation des prix alimentaires mais excluant la vente de carburant à perte.
Suite à la résistance des distributeurs, Emmanuel Macron a décidé de ne pas permettre la vente à perte de carburant. Cela signifie que dans le projet de loi présenté par le gouvernement mercredi, seul le volet de lutte contre l'augmentation des prix des aliments sera conservé.
Au lieu de cela, le gouvernement prévoit de demander à l'industrie de vendre ses produits au prix de revient, ce qui sera discuté lors d'une réunion cette semaine avec le Premier ministre, a déclaré le président.
Suite à la résistance des distributeurs, Emmanuel Macron a abandonné l'idée d'autoriser la vente à un prix inférieur au coût du carburant. La proposition de loi présentée par le gouvernement se concentre désormais uniquement sur la lutte contre l'augmentation des prix des produits alimentaires.
L'intention de vendre à perte n'a duré qu'une semaine depuis que la Première ministre Elisabeth Borne l'a annoncée dans l'espoir de réduire les prix à la pompe.
M. Macron a déclaré dimanche sur France 2 et TF1 que la menace de réduire le seuil de vente à perte ne sera pas incluse dans le texte de mercredi en Conseil des ministres. Cependant, cette menace sera conservée comme un moyen de pression.
Et si les commerçants indépendants prenaient le risque de vendre du carburant à un prix inférieur à leur coût d'achat ?
Au lieu de cela, le gouvernement envisage de demander à la filière de fixer un prix qui couvre seulement les coûts, et une réunion avec la Première ministre sera organisée cette semaine pour en discuter, a déclaré le président.
Le président a déclaré qu'une aide supplémentaire serait accordée aux personnes à revenu modeste pour compenser l'augmentation du coût du carburant. Cette aide sera spécifiquement destinée aux travailleurs et pourrait atteindre jusqu'à 100 euros par voiture et par an.
Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), s'est exprimé lundi auprès de l'AFP en se félicitant de l'abandon de cette mesure considérée comme étant contre-productive sur le plan économique, au profit d'une aide directe accordée aux consommateurs.
Aucun des distributeurs contactés par l'AFP n'a voulu faire de commentaire pour le moment. Un d'entre eux a simplement dit : "La logique et la cohérence politique ont prévalu".
Lundi, la Confédération des commerçants de France a exprimé à nouveau sa demande de création d'une commission chargée de suivre l'impact de la vente à prix coûtant du carburant sur tous les commerces de proximité.
Le gouvernement est confronté à une opposition croissante face à la situation urgente de l'augmentation considérable des prix à la pompe depuis cet été, atteignant environ deux euros le litre, en raison de la hausse des prix du pétrole.
La décision de mettre en place la vente à perte à partir du début du mois de décembre et pour une période de six mois a été vivement critiquée. Les grandes enseignes de distribution E.Leclerc, Carrefour, Intermarché et Système U se sont toutes opposées à cette mesure.
Selon Alexandre Bompard, qui est à la fois PDG de Carrefour et président de la FCD, l'interdiction de vendre à perte est un principe essentiel dans le domaine du commerce depuis 1963. Il a exprimé cette opinion lors d'une séance à l'Assemblée nationale mercredi.
Environ la moitié des points de ravitaillement en carburant en France sont gérés par des enseignes de grande distribution.
Un accord sur les marges est-il en vue ?
Le projet de loi qui sera présenté lors du conseil des ministres, en même temps que le projet de budget de l'Etat pour 2024, se concentrera principalement sur l'augmentation des prix des produits alimentaires, mais son impact reste incertain.
En réaction aux supermarchés qui reprochent à leurs fournisseurs agro-industriels de refuser de revoir leurs tarifs à la baisse malgré une prétendue baisse de leurs coûts, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a exprimé son souhait de terminer ces négociations annuelles dès le 15 janvier, au lieu de mars comme c'est habituellement le cas.
Le président Emmanuel Macron a déclaré dimanche qu'il souhaitait parvenir à un accord avec les grandes entreprises industrielles pour limiter leurs bénéfices dans le secteur, en utilisant des contrôleurs qui effectueront des vérifications.
Également, il est à noter que la France est moins touchée que les autres pays européens par la baisse de l'inflation alimentaire.
Ces déclarations font partie d'un contexte où les prix des produits alimentaires connaissent une augmentation importante. Bien que cette augmentation ait commencé à ralentir, elle reste encore à deux chiffres (11,2% sur un an en août, d'après l'Insee).
La modification du calendrier ne s'appliquerait qu'aux grandes entreprises industrielles, généralement des multinationales telles que Nestlé, Mondelez ou Procter&Gamble.
Cependant, il n'y a aucune garantie que les renégociations aboutiront à une baisse des tarifs. Les fabricants soutiennent unanimement que leurs coûts de production n'ont pas du tout diminué et que la baisse de certaines matières premières n'est pas nécessairement significative.
Les supermarchés argumentent en disant que les augmentations accordées lors des négociations précédentes pour 2023 (+9% en moyenne) étaient basées sur des prévisions de hausses de coûts qui se sont avérées seulement partiellement exactes.
À la fin du mois d'août, le gouvernement avait déclaré avoir conclu un accord avec les principales entreprises de distribution afin de mettre un terme à la hausse, voire de faire diminuer les prix de 5 000 produits.
(d'après l'AFP
Accepter et persévérer
Préférence de notification pour le centre d'informations.
Nous avons bien enregistré vos choix personnels.
Si vous voulez changer les sujets qui vous intéressent, vous avez la possibilité de cliquer sur le lien Notifications situé en bas de toutes les pages du site à n'importe quel moment.
Vous vous êtes enregistré pour recevoir les dernières nouvelles en temps réel. Quels sujets vous intéressent ?
Je voudrais seulement recevoir les alertes d'actualités parmi les sujets suivants :