Défis en entreprise
Situation difficile chez Atos : le directeur général d'Atos BDS a été destitué de son poste par Bertrand Meunier. Cet événement s'est produit le 28 septembre 2023 à 20h25 et a été rapporté par Régis Soubrouillard. La lecture de cet article prend environ 3 minutes.
En exclusivité, le directeur général d'Atos BDS a été destitué de son poste cette semaine en raison des mauvais résultats de cette division stratégique d'Atos. Cette décision intervient à un moment critique pour le groupe, suite à l'annonce de la vente d'une partie de ses activités au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
La grande entreprise de services numériques Atos traverse une période difficile. Le responsable de la division BDS a été destitué de ses responsabilités.
Un nouvel événement secoue Atos. Le directeur général de la branche BDS (Big Data and Cybersecurity), Jean-Philippe Poirault, a été destitué de ses fonctions en début de semaine. Selon nos informations, le PDG de l'entreprise de services informatiques, Bertrand Meunier, a tenté à plusieurs reprises depuis octobre 2022 de se débarrasser de ce haut dirigeant. Le ministère des Armées avait même été informé de ces manœuvres. Philippe Oliva, auparavant directeur général délégué d'Atos BDS, le remplacera. Atos BDS, qui a été acquis par Atos en 2014 lors du rachat de Bull, est désormais intégré dans la partie stratégique d'Atos appelée Eviden. Avec un chiffre d'affaires estimé à 5,3 milliards d'euros en 2022 et environ 58 000 employés, Eviden est le leader européen du Big Data, de la Cybersécurité et de l'environnement de travail connecté. Elle fournit des services Cloud, des solutions d'infrastructure et de gestion de données. Cette structure obtient de mauvais résultats, notamment dans sa partie Big Data, dans un marché en pleine croissance, et ceux-ci ne sont pas compensés par ceux de la cybersécurité.
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Après avoir travaillé chez Amazon, Ericsson et Alcatel-Lucent, Jean-Philippe Poirault a rejoint Atos en septembre 2019 en tant que directeur général pour la France. Sa nomination a été faite par Rodolphe Belmer pour remplacer Pierre Barnabé, qui a rejoint Soitec en 2022, une entreprise spécialisée dans les semi-conducteurs.
Atos, une entreprise en difficulté
Cette exclusion intervient à un moment où le groupe traverse une grave crise due à des erreurs stratégiques, des résultats financiers désastreux (2,96 milliards de pertes en 2021, 1 milliard en 2022) et une baisse de 26% de son cours de bourse en un an. Le projet de scission annoncé en juin 2022 par Bertrand Meunier a rendu le géant mondial encore plus vulnérable. Celui-ci prévoit la vente de Tech Foundations, qui regroupe les activités de conseil et d'infogérance, ainsi que celle d'Eviden, qui rassemble des activités très rentables et en forte croissance dans les domaines de la cybersécurité, du cloud, du big data, de l'IA et des supercalculateurs. Le 1er août dernier, l'offre de Daniel Kretinsky a été acceptée par Atos. Le magnat tchèque est désormais en position de prendre le contrôle de Tech Foundations ainsi que d'acquérir une participation de 7,5% dans Eviden, qui détient des actifs stratégiques pour les activités militaires et de télécommunications françaises.
De nombreux acteurs industriels français, ainsi que des membres de l'armée et de la scène politique, s'opposent vivement à ce projet et craignent une perte de souveraineté nationale. Même les petits investisseurs expriment leur mécontentement. L'Union des Actionnaires d'Atos Constructifs a demandé à l'Autorité des Marchés Financiers de leur fournir des informations et des documents concernant la vente au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. De plus, le fonds Alix AM, actionnaire minoritaire d'Atos, a porté plainte au Parquet national financier (PNF) pour corruption active et passive liée à la vente des activités d'infogérance du groupe à Daniel Kretinsky.
Selon les informations dévoilées par Challenges le 27 septembre, le milliardaire tchèque, qui est récemment devenu le sauveur du capitalisme français grâce à ses acquisitions d'Editis et de Casino, a informé les autorités de Bercy et du ministère des Armées qu'il envisageait de se retirer rapidement de la partie d'Atos qu'il juge non stratégique pour ses activités.
L'entreprise Atos.
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