Difficultés Société Bien-être
Les conséquences négatives de la limitation du nombre d'étudiants en médecine continuent d'affecter le domaine médical.
En France, le quota très sélectif pour les étudiants en médecine a été augmenté de seulement 15%, ce qui est insuffisant pour résoudre la crise dans le secteur de la santé actuellement traversée par le pays.
Lors du concours de médecine de première année à Nantes en juin 2020, le professeur Philippe Juvin souligne l'importance de créer environ 2,5 postes pour remplacer un confrère qui prend sa retraite.
Chaque fois qu'on questionne Emmanuel Macron sur les zones médicalement désertiques ou la crise hospitalière, qui a encore entraîné la fermeture de 163 services d'urgence cet été, il utilise cette réponse: "Nous avons aboli le numerus clausus en 2020, mais la formation d'un médecin prend du temps, nous ne verrons les effets qu'après une dizaine d'années, pas avant." Un argument final mais trompeur.
En réalité, le numerus clausus n'a jamais été supprimé. Il a simplement été renommé "numerus apertus", qui établit toujours un quota de formation pour les médecins sur une période de cinq ans. Le taux a été augmenté de 15%, mais cela est loin de constituer une ouverture totale. Il est vrai que les amphis de la deuxième année de médecine sont un peu plus remplis : "J'ai accepté 230 étudiants sur 1.200 candidats à l'examen", a déclaré en octobre dernier Nicolas Lerolle, doyen de la faculté de Santé d'Angers et coordinateur national de la réforme des études de santé. En 2017, je n'en avais retenu que 150, et seulement une vingtaine en 1990."
Titre: Le mensonge flagrant de la suppression du numerus clausus en médecine
Dans cet article, nous allons aborder le sujet du numerus clausus
Bien que la France ait retrouvé le même niveau de formation qu'elle avait dans les années 1970, la population du pays a augmenté de 15 millions d'habitants.
Un bilan tardif
Environ 10 000 médecins sont formés chaque année en France, soit deux fois plus qu'il y a vingt ans. Cependant, ce chiffre correspond à la quantité de médecins formés dans les années 1970, à une époque où la population française était inférieure de 15 millions d'habitants.
Chaque fois qu'il est question des déserts médicaux ou de la crise de l'hôpital, Emmanuel Macron utilise systématiquement cette excuse: "Nous avons aboli le numerus clausus en 2020, mais il faut du temps pour former des médecins, nous ne verrons les effets que dans une dizaine d'années, pas avant." Cependant, cette affirmation est à la fois trompeuse et erronée.
En réalité, le numerus clausus n'a pas été complètement supprimé. Il a simplement été renommé "numerus apertus", qui établit toujours un quota de formation pour les médecins pendant une période de cinq ans. Le taux a été augmenté de 15%, mais cela ne représente qu'une légère ouverture. Il est vrai que les salles de cours de deuxième année de médecine sont un peu plus remplies : "J'ai accepté 230 étudiants sur 1 200 candidats à l'examen", a déclaré en octobre dernier Nicolas Lerolle, le doyen de la faculté de Santé d'Angers et coordinateur national de la réforme des études de santé. En 2017, j'en avais sélectionné seulement 150 et une vingtaine en 1990."
Voici une autre lecture sur le sujet du mensonge concernant la fin du numerus clausus en médecine.
Alors que la France a retrouvé le niveau de formation des années 1970, sa population a augmenté de 15 millions d'habitants.
Un constat tardif
La France forme actuellement environ 10 000 médecins par an, soit deux fois plus qu'il y a vingt ans. Cependant, cela correspond au volume de formation des années 1970, lorsque la population française était inférieure de 15 millions d'habitants! Cette réalité irrite le professeur Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Pompidou et député (LR) des Hauts-de-Seine. Depuis de nombreuses années, ce spécialiste du système hospitalier se bat contre cette prétendue "suppression" du numerus clausus : "Le gouvernement en a fait un symbole et une expression utilisée en boucle, alors que cela n'est pas du tout le cas."
Lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale le 11 juillet dernier, le député qui est également médecin a de nouveau demandé au gouvernement de "doubler le numerus clausus" car il affirme que nous manquons de médecins partout et qu'il est nécessaire d'en former davantage pour faire face aux défis qui nous attendent. Le ministre de la Santé de l'époque, François Braun, a répondu de manière confuse en expliquant que "15 points de plus peuvent ne pas suffire, mais si nous voulons maintenir la qualité de la formation, il est également nécessaire d'avoir des enseignants". En octobre 2022, François Braun avait demandé à Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée, d'évaluer nos besoins futurs en professionnels de santé d'ici 2030 et 2050. Un an plus tard, nous attendons toujours les conclusions de cette mission. Deux groupes composés d'environ soixante experts se penchent sur le sujet et devraient donner leurs avis d'ici fin 2023.
Également, en réponse à la rareté des médecins, il est nécessaire de lever clairement le numerus clausus.
Emmanuel Touzé, qui est à la fois doyen de la faculté de médecine de Caen, président de l'Observatoire national des professions de santé (ONDPS) et membre d'un groupe d'experts, admet que nous avons augmenté le numerus apertus (nombre d'admissions en médecine) mais que cela s'est fait trop lentement. Nous sommes toujours dans une situation difficile et nous payons le prix fort pour les décisions prises dans les années 1990 et 2000. Cependant, à partir de 2035, la situation s'améliorera considérablement.
Philippe Juvin n'est pas rassuré car il pense que les projections de l'ONDPS et de la Drees sont incorrectes car elles ne tiennent pas suffisamment compte de certains facteurs aggravants. L'un de ces facteurs est le transfert de compétences, où environ 20% des étudiants en médecine ne pratiqueront pas la médecine après leurs études, mais se réorienteront vers d'autres domaines. De plus, il y a ceux qui exercent en dehors de leur spécialité, ce qui est un sujet tabou parmi les médecins spécialistes. Par exemple, il y a des dermatologues qui préfèrent facturer des actes de chirurgie esthétique plus rémunérateurs que des dépistages de cancer de la peau.
Lisez également: Quelles sont les zones où il y a une pénurie de médecins généralistes ?
Les départs à la retraite des médecins posent également des problèmes. Alors que près d'un tiers des généralistes ont aujourd'hui plus de 60 ans, trouver leur remplaçant devient un vrai casse-tête. Les attitudes envers le travail ont évolué. Selon Philippe Juvin, il faut créer environ 2,5 postes pour remplacer un confrère partant à la retraite, ce qui confirme de nombreux rapports sur le sujet. Les jeunes médecins préfèrent "travailler moins, gagner moins et ainsi rééquilibrer leur vie professionnelle et personnelle".
Un autre changement sociologique important est la hausse du nombre de femmes étudiant dans le domaine de la santé. Selon Philippe Juvin, les femmes représentent désormais 80% des candidats à l'internat. Cependant, il estime que leur impact n'est pas suffisamment pris en compte dans la gestion des carrières, qui deviennent nécessairement moins linéaires en raison notamment des congés de maternité. De plus, il faut également tenir compte du vieillissement de la population et des maladies chroniques qui en découlent, dont certaines n'ont pas encore été identifiées.
Une évolution des pratiques médicales
Pour augmenter considérablement le nombre d'étudiants en médecine, il faut élargir les lieux de stage. Selon Loïc Josseran, doyen de l'université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, il est difficile de faire entrer 25 étudiants dans la chambre d'un patient. Benoît Elleboode, président de l'ARS d'Aquitaine, souligne que la formation des médecins repose principalement sur les hôpitaux, y compris les CHU. Il propose donc de développer des stages dans des centres hospitaliers de proximité à Agen ou Périgueux, ainsi que dans d'autres établissements tels que les Ehpad et les services de Protection maternelle et infantile (PMI), et les cliniques. Philippe Juvin suggère que tout le monde contribue à la formation des jeunes médecins, mais Benoît Elleboode souligne que le nombre de médecins n'est pas la seule solution pour résoudre tous les problèmes.
Selon Philippe Juvin, l'évolution des pratiques et le développement des infirmières en pratique avancée ont le potentiel de changer la situation. Il compare cette situation à celle des années 1990, lorsque l'Etat avait mis en place un numerus clausus strict pour limiter le nombre de médecins dans le but de réduire les dépenses et les déficits de l'Assurance maladie.
Est-ce que la pénurie de médecins à Paris est imminente ?
Actuellement, le Royaume-Uni, qui est un pays libéral, a récemment décidé de doubler son nombre de places disponibles pour les études de médecine. Le 23 juin, le National Health Service a annoncé qu'il augmenterait le nombre de places disponibles dans les facultés de médecine pour atteindre 15 000 par an d'ici à 2031, en mettant l'accent sur les écoles de médecine où la pénurie de médecins est la plus importante. Le nombre de médecins spécialistes en médecine générale sera augmenté de 50% pour atteindre 6 000 médecins par an dès 2031. Avant de prendre une décision sur une éventuelle augmentation du nombre de places disponibles pour les études de médecine, Aurélien Rousseau, le nouveau ministre de la Santé, a récemment annoncé qu'il autoriserait les pharmaciens à diagnostiquer les angines par le biais de tests et à prescrire un traitement adapté. Cependant, cette décision n'est qu'une réponse à court terme.
Domaine: Santé et Médecine.
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